10 novembre 2005

Présidentielle au Liberia: Sirleaf en tête, Weah porte plainte pour fraude

- La banquière Ellen Johnson Sirleaf a accru jeudi son avance sur George Weah au deuxième tour de la présidentielle libérienne après le dépouillement de près de 80% des bureaux de vote, mais l'ex-star du football a porté plainte pour fraude après de la Commission Electorale Nationale (NEC).Selon la présidente de la Commission Electorale Nationale (NEC), Frances Johnson Morris, l'ex-économiste formée à Harvard obtient 57,9 % des suffrages contre 42,1 % à Weah, selon des résultats partiels établis à partir de 79,5% des 3.070 bureaux de vote dans tout le pays. La présidente de la Nec a par ailleurs confirmé que M. Weah avait porté plainte pour fraude auprès de la Commission.
"La Nec va lancer une enquête sur ces allégations. Nous ferons tout pour accélérer les recherches sur cette plainte", a déclaré Mme Morris.Mercredi, George Weah avait publiquement dénoncé des fraudes lors du second tour de mardi dernier, tout comme il l'avait fait après le premier, appelant toutefois ses partisans à rester calme.
"Nous n'en sommes pas encore à demander un recomptage, mais le monde doit savoir que cette élection n'a été ni libre ni transparente, que je l'emporte ou pas", avait-il alors accusé.
"Pendant que nous enquêtons, nous demandons à tous nos partisans de rester calmes pour le bien de la paix", avait poursuivi l'ex-footballeur.
La présidente de la Nec avait qualifié d'"irresponsables" les déclarations de M. Weah dès mardi.
Le représentant spécial du secrétaire général de l'Onu au Liberia, Alan Doss, avait pour sa part jugé mercredi que l'élection présidentielle avait été "transparente" et a appelé les deux candidats à accepter "pacifiquement" le résultat.
Les forces de l'ordre étaient pour leur part mobilisées alors que l'ONU a promis mercredi une "réponse ferme" à toute violence.
Ces allégations de fraudes, conjuguées aux résultats mitigés du candidat Weah, ont engendré une certaine frustration parmi les partisans de George Weah, essentiellement des jeunes, faisant craindre à plusieurs observateurs des incidents à l'annonce des résultats.
"Nous savons que les gens sont déçus et nous ouvrons l'oeil pour être certain qu'ils restent calme jusqu'à la fin des résultats. Jusqu'à présent le calme règne", a déckaré à l'AFP l'inspecteur général de la police, Joseph Kekula.
Le scrutin de mardi constituait la dernière étape d'élections générales (parlementaires et présidentielle) organisées à l'issue d'une période de transition de deux ans, en vertu d'un accord de paix signé en août 2003 après 14 années de guerres civiles.
La situation était calme jeudi matin à Monrovia, même si un regain de tension était palpable au cours de la nuit dans les quartiers les plus défavorisés de la capitale.
Quelque 1,3 million d'électeurs étaient inscrits dans ce petit pays ouest-africain de trois millions d'habitants pour la présidentielle et des législatives couplées au premier tour présidentiel du 11 octobre dernier.
Le gouvernement de l'actuel président Gyude Bryant, qui doit achever son mandat en janvier 2006 et est menacé par une éventuelle procédure de destitution à l'Assemblée nationale pour détournements de fonds publics, a souvent été tancé pour son inaction et sa corruption.
Source: AFP

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