25 avril 2006

RDCongo:Le cardinal Etsou invite les Congolais à ne pas laisser la RDC entre les mains des étrangers


Frédéric Etsou, cardinal-archevêque de Kinshasa a jeté dimanche 23 avril à Kinshasa un véritable pavé dans la marre en invitant les Congolais à privilégier l’intérêt national. C’était lors d’une célébration eucharistique marquant la clôture du forum des communicateurs catholiques sur le rôle du journaliste pendant la campagne électorale.
Après avoir exhorté les journalistes au devoir de justice et de vérité en les invitant à se souvenir de la radio de mille collines de triste mémoire qui a fait beaucoup de torts au Rwanda, le cardinal-archevêque de Kinshasa a déclaré : « Faites attention maintenant que commence la propagande. Ne vous laissez pas acheter. L’argent vous l’avez trouvé au monde, vous le laisserez et vous serez enterrés dans un petit cercueil sans argent ». La profondeur d’un tel message dont les mots ont été soigneusement choisis par Frédéric Etsou ne nécessite aucun commentaire.
Au delà des professionnels de médias, le cardinal-archevêque a saisi l’opportunité de la clôture du forum sur le rôle du journaliste pendant la campagne électorale pour lancer un message fort à ses compatriotes à l’approche d’importantes échéances électorales. Sans aller par le dos de la cuillère, Frédéric Etsou a plaidé non seulement pour que soit privilégié l’intérêt national mais aussi pour que la direction du pays soit menée dans l’amour. Et d’ajouter : « Vous l’avez laissé ce beau pays entre les mains des étrangers qui sont entrain de le diviser…Je ne fais pas la politique, j’ai tout simplement dit la vérité ».
Il s’agit là comme on peut le réaliser d’un direct à l’estomac qui coupe le souffle à une classe politique dont la médiocrité caractérielle et la cécité politique font d’elle la plus dingue du monde, car sans idéal politique, elle ne s ‘embarrasse nullement de partager le pouvoir d’Etat avec des étrangers.
Scandale à la Commission électorale indépendante !
Au moment où le cardinal-archevêque de Kinshasa invite ses compatriotes à se ressaisir lors de prochaines élections pour retrouver la fierté nationale bafouée, la Commission électorale indépendante(CEI) évolue de scandale en scandale. Naturellement que cela n’augure rien de bon étant donné que c’est cette institution dite d’appui à la démocratie qui doit conduire l’ensemble du processus électoral.
De source digne de foi, CongoOne.net a été informé que le personnel de le fameuse CEI est impayé depuis trois mois à tel point que, ventre affamé n’ayant point d’oreilles, certains agents de la CEI rasent les murs des résidences de certains candidats présidents de la République ou députés à la recherche d’une pitance. On peut imaginer la suite de ce genre des libéralités sur le processus électoral qu’on proclame libre et transparent.
Pendant ce temps, Appolinaire Malu-Malu et ses adjoints ne s’offusquent pas d’inaugurer des caravanes de sensibilisation électorale au moment où à Aru dans la Province Orientale, à Kananga et Tshikapa au Kasaï-Occidental, des agents de la CEI ont vendu le matériel électoral composé notamment des kits électoraux, des générateurs de scanner, des imprimantes et autres vélos.
Il y a plus. Comme des Rwandais à Goma, il y a quelques semaines, des citoyens angolais sont inscrits sur les listes électorales et participeront, sans titre ni droit, aux prochaines élections en RDC. Ce n’est pas un canular. L’information a été confirmée ce lundi 24 avril par le consul angolais à Lubumbashi.
Curieusement cela n’embarrasse pas outre mesure la CEI dont le 2e vice-président, ardent adepte de la philosophie selon laquelle l’enfer c’est toujours les autres, soutient toute honte bue qu’il revenait aux partis politiques de déployer des observateurs dans les centres d’inscription pour débusquer des étrangers sur les listes qui étaient affichées. Le monde à l’envers donc !
Face à la flagrance des cas relevés ci-dessus, le MLC du vice-président de la République, Jean-Pierre Bemba Gombo, exige la constitution d’une commission d’enquête indépendante qui ne semble pas du goût de la fameuse CEI, qui porte la responsabilité du sabordage du processus électoral pour n’avoir pas pris le temps ni s’être donné la peine de procéder au recensement de la population et à l’identification des nationaux.
Dans ce contexte, il ne semble pas absurde que des étrangers mieux identifiés sous le vocable de "métis noirs" soient électeurs au moment d’autres étrangers partagent le pouvoir d’Etat avec des Congolais. Etienne Kabila a qualifié cela de trahison (lire Congoone.net du 8 avril), le cardinal-archevêque de Kinshasa a su garder, pour sa part, le sens de la mesure. A chacun son travail !
Par Raymond Luaula du Congoone.net

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