03 août 2007

RDCONGO: Décès du Prof. Samba Kaputo, le conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité


Homme de sérail, acteur majeur du dispositif sécuritaire du président de la République, fidèle des fidèles, brillant mais effacé, pour ne pas dire discret, voir secret, Guillaume Samba Kaputo s'en est allé à 61 ans. Il est décédé mercredi 1er août à Johannesburg en Afrique du Sud.

Cette crise s'est manifestée, selon des sources concordantes par des douleurs abdominales accompagnées des vomissements.

Le journal le Révélateur paraissant à Kinshasa affirme que "avant de commencer son ascension dans les échelons de l'Administration Kabila, où il commence en 2002 avec un fauteuil étroit de Directeur de cabinet adjoint du président Kabila, Guillaume Samba Kaputo est Gouverneur de province ou ministre dans plusieurs gouvernements, voire celui de Mobutu, dont il est idéologue et membre de l'Institut Makanda Kabobi. Il use de son talent au service des Kabila dont il partage la même région d'origine, bien que natif de Bukavu au Kivu en 1946"
Kitundu.blogspot

Voici la réaction d'un Médecin congolais Jules Mugemuzi résidant à New York City aux USA:

La mort du Prof Samba Kaputo est une grande perte et je présente mes condoléances à sa famille biologique et ses proches, le cabinet du Président de la République et toute la Nation congolaise qu'il a servi dans différentes circonstances, ainsi qu'à sa famille politique.
J'aimerai aussi ajouter qu'il est plus que temps d'éviter l'illusion de croire que la bonne santé et les bons soins médicaux des dignitaires et riches de la RDC seront toujours bien assurés dans les hôpitaux et par les médecins à l'étranger au lieu d'améliorer les nôtres. C'est vraiment très honteux et humiliant que la RDC continue cette dangereuse pratique d'envoyer ses plus hauts dirigeants et leurs familles (y compris le Chef de l'Etat) à l'étranger pour toute suivie médicale ou tous les soins médicaux. Je me demande toujours si le Ministre de la santé et tous ses conseillers médicaux ne trouvent pas que c'est très risquant dans tous les cas d'urgences médicales (crise cardiaque, perforation d'un organe interne, toute hémorragie sévère, etc. ) .

Toute urgence médicale nécessite une intervention médicale urgente, c’est-à-dire dans l'immédiat (dans plus ou moins 2 heures), avant qu'il soit trop tard. Le prof. Samba Kaputo avait besoins d'un repos sur le lit médical avec des soins médicaux appropries dans l'immédiat, sans perdre le temps avec un très long vol dans un avion non adapté « non-medical ». Faut-il toujours aller à Bruxelles pour la suivie ou opération d'une cataracte ? Faut-il toujours aller à Johannesburg pour une dialyse? Aurons-nous toujours la chance d'arriver à l'étranger en cas de crise cardiaque (heart attack) ou embolie pulmonaire (Pulmonary embolism) ou crise rénale aigu (Acute renal failure)?

La maladie ne connaissant pas qui est qui, ne pouvant attendre qu'on soit dans tel pays, dans tel hôpital, devant tel ou tel autre médecin, la RDC doit équiper ses hôpitaux et ses médecins pour intervenir adéquatement dans toute urgence médicale. Les urgences médicales existent, continueront à exister, et continueront à nous frapper sans discrimination de race, nationalité, tribu, clan, ou statut socio-économique. Les dirigeants de la RDC, les riches et les cadres internationaux vivant en RDC ne sont pas épargnés; et doivent y faire plus d'attention et trouver rapidement la solution pour leur propre bien-être, celui de leurs familles et celui de la population en générale. Même un à deux hôpitaux dignes du nom (selon les standards internationaux) dans chaque ville du pays pourra bien servir tout le monde.

Dieu seul connaît, peut-être que beaucoup des vies perdues seraient sauvées si les soins médicaux appropriés étaient disponibles immédiatement sur place, car le temps précieux qu'on perd en route vers l'étranger joue en défaveur du patient.
Merci et bonne réflexion

Jules Mugemuzi. M.D.
New York City, USA

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