République Démocratique du Congo
Parlementaires Nationaux et Notables originaires du Territoire d’Uvira
C/O Palais du Peuple/KINSHASA- LINGWALA.
Transmis copie pour information à :
- Son Excellence Monsieur le Président de la République et Chef de l’Etat
(avec nos hommages les plus défférents) ;
- Son Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
- Son Excellence Monsieur le Président du Sénat ;
- Son Excellence Monsieur le Premier Ministre et Chef du Gouvernement ;
- Monsieur le Procureur Général de la République ;
(Tous à Kinshasa)
- Son Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée Provinciale du Sud-Kivu ;
- Son Ex cellence Monsieur le Gouverneur de la Province du Sud-Kivu ;
- Monsieur le Procureur Général près la Cour d’Appel de Bukavu ;
(Tous à Bukavu)
- Monsieur l’Administrateur du Territoire d’Uvira ;
- Monsieur le Procureur près le Parquet de Grande Instance d’Uvira ;
- Monsieur le Chef de Collectivité Chefferie des Bafuliiru ;
- Monsieur le Chef de Groupement d’Itara/Luvungi ;
(Tous à Uvira)
A Leurs Excellences Messieurs les Ministres :
- Des Affaires Foncières ;
- De l’Intérieur et Sécurité ;
- Des Droits Humains ;
- De la Justice et Garde des Sceaux ;
(TOUS A KINSHASA/GOMBE)
Concerne : Expropriation des terres paysannes et violations massives des droits humains dans le groupement d’Itara/Luvungi
en Territoire d’Uvira au Sud-Kivu
Leurs Excellences,
Honneur nous échoit de vous tenir copies de quelques unes des correspondances nous transmises par les populations de Katogota, de Luvungi, de Lubarika, de Kanigo,… toutes couches sociales confondues.
Toutes ces correspondances relayées par ailleurs, par la Coordination « BARAZA des Vira-Fuliiru » d’Uvira (1) et par celle des Etudiants de Luvungi à Bukavu (2), expriment mieux le climat de malaise profond, doublé d’un sentiment de désespoir qui de plus en plus s’enracinent dans le cœur de tout un chacun.
En effet, Excellences Messieurs les Ministres, à l’origine de ce climat qui met en mal la Paix dans cette partie de la République, il y a le conflit des terres né de suite du dérapage caractérisé dans la gestion des terres communautaires par les autorités coutumières de la place qui, sans froid aux yeux, se livrent sans complaisance à monnayer et à spolier les terres ancestrales, sources uniques du revenu des paysans.
Permettez-nous, Excellences Messieurs les Ministres, de signaler ici, que dans ce groupement de Luvungi/Itara, considéré à juste titre comme étant le grenier du Territoire d’Uvira, plus de 85% de ses terres ont été vendues à moins de 4 hommes d’affaires nantis qui, au lieu de les exploiter rationnellement, les immobilisent plutôt.
Certains d’entre ces acquéreurs, pour rentabiliser leurs nouvelles concessions, y instaurent un régime de métayage, mieux de servitude se rapprochant aux anciennes pratiques décriées du Moyen Age européen.
Ainsi par exemple, à chaque début d’une saison culturale, le paysan d’Itara/Luvungi doit obligatoirement non seulement payer les frais de location pour le lopin des terres qu’il envisage cultiver pour subvenir aux besoins primaires de sa famille, mais aussi et surtout doit consentir de sacrifier certaines de ses journées de travail, dites Salongo, en faveur du « Seigneur expropriateur ».
La hauteur des frais de location et autres obligations d’allégeance envers le « nouveau maître » sont fonction de l’étendue sollicitée par notre compatriote rendu « vassal » sur la terre de ses ancêtres.
Et comme si toutes ces supplices de corviabilité ne suffisaient pas, ces seigneurs du 21e siècle, forts de leurs titres de propriété obtenus, par ailleurs, en violation des dispositions réglementaires en la matière, ne lésinent pas sur leurs moyens pour s’allier, mieux détourner les services publics de l’Etat (armée, police, pouvoir coutumier et judiciaire, etc.) pour traquer la pauvre population sans défense aux fins de la contraindre à pouvoir céder ses droits légaux sur les terres héritées de leurs aïeux : mandats intempestifs d’arrêt, ou d’amener selon le cas, tortures physiques, arrestations arbitraires, perquisitions nocturnes, pillages et destructions méchantes des récoltes et des champs avec interdiction formelle aux paysans d’y accéder. Cas par exemple de la note de la Sénatrice Shenila en annexe 3.
Les victimes de toutes ces pratiques éhontées se comptent en milliers. Le cas cruel en est celui de Madame RODA, épouse du pasteur KIBODODO de Katogota, tuée à bout portant en pleine activité dans son champs par des éléments bien identifiés des FARDC/Luvungi convoyés par le Chef de groupement Mr MBABARO OMBENI commis Gérant de la fameuse « concession SHENILA ».
La pauvre dame est morte sur le champ, laissant derrière elle des orphelins, privés brutalement de l’affection de leur mère par la volonté cynique des autorités régulièrement investies pour sa protection et celle de ses biens. Quelle aberration ?
Ironie du sort : A l’instar de tant d’autres exactions commises sur ces compatriotes congolais, le meurtre de Madame RODA est aussi resté impuni et passé sous silence. Tout s’est passé comme s’il s’est agi de la mort d’une bête sans maître, abattue par un quidam : aucune enquête sur les faits n’a été diligentée.
Au jour d’aujourd’hui, les animateurs des structures locales de la Société Civile tout comme ceux des Comités locaux des agriculteurs qui osent dénoncer les faits ci-haut décriés, font l’objet des mandats d’arrêt tandis que d’autres croupissent dans des cachots attendant leur condamnation par les instances judiciaires d’Uvira.
Voila pourquoi, Excellences Messieurs les Ministres, et ce en notre qualité d’Elus Nationaux et Notables originaires d’Uvira, émus par ces cris de détresse diversement exprimés, avons résolu de vous approcher aux fins de vous indiquer des pistes des solutions durables à cette situation traumatisante qui n’a que trop duré et qui de plus en plus, est entrain de prendre des allures trop inquiétantes aux conséquences socio-politiques et sécuritaires imprévisibles, sûrement fâcheuses.
Fait à Kinshasa, le 08 juin 2009
Les Parlementaires Nationaux et Notables originaires du Territoire d’UviraKanyegere Lwaboshi
Bitakwira Bihona Hayi Bashomberwa MartheKwigwasa
Parlementaires Nationaux et Notables originaires du Territoire d’Uvira
C/O Palais du Peuple/KINSHASA- LINGWALA.
Transmis copie pour information à :
- Son Excellence Monsieur le Président de la République et Chef de l’Etat
(avec nos hommages les plus défférents) ;
- Son Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
- Son Excellence Monsieur le Président du Sénat ;
- Son Excellence Monsieur le Premier Ministre et Chef du Gouvernement ;
- Monsieur le Procureur Général de la République ;
(Tous à Kinshasa)
- Son Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée Provinciale du Sud-Kivu ;
- Son Ex cellence Monsieur le Gouverneur de la Province du Sud-Kivu ;
- Monsieur le Procureur Général près la Cour d’Appel de Bukavu ;
(Tous à Bukavu)
- Monsieur l’Administrateur du Territoire d’Uvira ;
- Monsieur le Procureur près le Parquet de Grande Instance d’Uvira ;
- Monsieur le Chef de Collectivité Chefferie des Bafuliiru ;
- Monsieur le Chef de Groupement d’Itara/Luvungi ;
(Tous à Uvira)
A Leurs Excellences Messieurs les Ministres :
- Des Affaires Foncières ;
- De l’Intérieur et Sécurité ;
- Des Droits Humains ;
- De la Justice et Garde des Sceaux ;
(TOUS A KINSHASA/GOMBE)
Concerne : Expropriation des terres paysannes et violations massives des droits humains dans le groupement d’Itara/Luvungi
en Territoire d’Uvira au Sud-Kivu
Leurs Excellences,
Honneur nous échoit de vous tenir copies de quelques unes des correspondances nous transmises par les populations de Katogota, de Luvungi, de Lubarika, de Kanigo,… toutes couches sociales confondues.
Toutes ces correspondances relayées par ailleurs, par la Coordination « BARAZA des Vira-Fuliiru » d’Uvira (1) et par celle des Etudiants de Luvungi à Bukavu (2), expriment mieux le climat de malaise profond, doublé d’un sentiment de désespoir qui de plus en plus s’enracinent dans le cœur de tout un chacun.
En effet, Excellences Messieurs les Ministres, à l’origine de ce climat qui met en mal la Paix dans cette partie de la République, il y a le conflit des terres né de suite du dérapage caractérisé dans la gestion des terres communautaires par les autorités coutumières de la place qui, sans froid aux yeux, se livrent sans complaisance à monnayer et à spolier les terres ancestrales, sources uniques du revenu des paysans.
Permettez-nous, Excellences Messieurs les Ministres, de signaler ici, que dans ce groupement de Luvungi/Itara, considéré à juste titre comme étant le grenier du Territoire d’Uvira, plus de 85% de ses terres ont été vendues à moins de 4 hommes d’affaires nantis qui, au lieu de les exploiter rationnellement, les immobilisent plutôt.
Certains d’entre ces acquéreurs, pour rentabiliser leurs nouvelles concessions, y instaurent un régime de métayage, mieux de servitude se rapprochant aux anciennes pratiques décriées du Moyen Age européen.
Ainsi par exemple, à chaque début d’une saison culturale, le paysan d’Itara/Luvungi doit obligatoirement non seulement payer les frais de location pour le lopin des terres qu’il envisage cultiver pour subvenir aux besoins primaires de sa famille, mais aussi et surtout doit consentir de sacrifier certaines de ses journées de travail, dites Salongo, en faveur du « Seigneur expropriateur ».
La hauteur des frais de location et autres obligations d’allégeance envers le « nouveau maître » sont fonction de l’étendue sollicitée par notre compatriote rendu « vassal » sur la terre de ses ancêtres.
Et comme si toutes ces supplices de corviabilité ne suffisaient pas, ces seigneurs du 21e siècle, forts de leurs titres de propriété obtenus, par ailleurs, en violation des dispositions réglementaires en la matière, ne lésinent pas sur leurs moyens pour s’allier, mieux détourner les services publics de l’Etat (armée, police, pouvoir coutumier et judiciaire, etc.) pour traquer la pauvre population sans défense aux fins de la contraindre à pouvoir céder ses droits légaux sur les terres héritées de leurs aïeux : mandats intempestifs d’arrêt, ou d’amener selon le cas, tortures physiques, arrestations arbitraires, perquisitions nocturnes, pillages et destructions méchantes des récoltes et des champs avec interdiction formelle aux paysans d’y accéder. Cas par exemple de la note de la Sénatrice Shenila en annexe 3.
Les victimes de toutes ces pratiques éhontées se comptent en milliers. Le cas cruel en est celui de Madame RODA, épouse du pasteur KIBODODO de Katogota, tuée à bout portant en pleine activité dans son champs par des éléments bien identifiés des FARDC/Luvungi convoyés par le Chef de groupement Mr MBABARO OMBENI commis Gérant de la fameuse « concession SHENILA ».
La pauvre dame est morte sur le champ, laissant derrière elle des orphelins, privés brutalement de l’affection de leur mère par la volonté cynique des autorités régulièrement investies pour sa protection et celle de ses biens. Quelle aberration ?
Ironie du sort : A l’instar de tant d’autres exactions commises sur ces compatriotes congolais, le meurtre de Madame RODA est aussi resté impuni et passé sous silence. Tout s’est passé comme s’il s’est agi de la mort d’une bête sans maître, abattue par un quidam : aucune enquête sur les faits n’a été diligentée.
Au jour d’aujourd’hui, les animateurs des structures locales de la Société Civile tout comme ceux des Comités locaux des agriculteurs qui osent dénoncer les faits ci-haut décriés, font l’objet des mandats d’arrêt tandis que d’autres croupissent dans des cachots attendant leur condamnation par les instances judiciaires d’Uvira.
Voila pourquoi, Excellences Messieurs les Ministres, et ce en notre qualité d’Elus Nationaux et Notables originaires d’Uvira, émus par ces cris de détresse diversement exprimés, avons résolu de vous approcher aux fins de vous indiquer des pistes des solutions durables à cette situation traumatisante qui n’a que trop duré et qui de plus en plus, est entrain de prendre des allures trop inquiétantes aux conséquences socio-politiques et sécuritaires imprévisibles, sûrement fâcheuses.
Fait à Kinshasa, le 08 juin 2009
Les Parlementaires Nationaux et Notables originaires du Territoire d’UviraKanyegere Lwaboshi
Bitakwira Bihona Hayi Bashomberwa MartheKwigwasa
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