
Le président sud-africain Jacob Zuma a, hier mardi 23 août, défendu la position de l'Union africaine (UA) dans la crise libyenne, a rapporté l’AFP.
Il a, cependant, affirmé que l'utilisation de la force par l'Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) avait sapé les efforts de médiation de l’UA.
"Je ne pense pas que nous puissions en aucune manière avoir le sentiment que l'Union africaine a échoué à traiter la question de la Libye", a estimé M. Zuma -qui fait partie du groupe spécial de médiation de l'UA pour la Libye-, en marge d'une rencontre avec son homologue ghanéen John Atta Mills.
"Je pense que le point que nous soulevons, c'est que ceux qui ont beaucoup de capacités, même la capacité de bombarder des pays, ont vraiment sapé les initiatives de l'UA et les efforts pour régler le problème libyen", a-t-il assuré.
"Ce point, nous l'avons soulevé et nous continuerons à le soulever. Nous aurions pu éviter beaucoup de pertes de vies humaines en Libye", a-t-il dit.
L'Afrique du Sud, membre temporaire du Conseil de sécurité de l'ONU, avait voté la résolution instituant une zone d'exclusion aérienne en Libye, mais M. Zuma a rapidement déclaré que l'OTAN l'avait détournée à des intérêts autres que la protection des civils.
"En accord avec l'Union africaine, nous n'avons cessé de dire que l'avenir de la Libye doit être décidé par le peuple libyen", a insisté le président sud-africain, qui assistera jeudi et vendredi à Addis-Abeba à des réunions de l'UA consacrées au suivi de la crise libyenne.
"Nous voulons voir, après ces événements, une démocratie fondée sur une Constitution qui doit être élaborée par les Libyens, bien sûr, avec le soutien de l'UA", a-t-il ajouté.
A scruter la déclaration de Jacob Zuma, on comprendra facilement que les Africains s’opposent à ce que le régime qui succédera à Kadhafi ne serve de caisse de résonance à l’Occident. En d’autres termes, l’Afrique refuse un semblant de régime démocratique qui sera fabriqué par les pays de l’Otan pour tenir les rênes du pouvoir en Libye.
Ces divergences des vues prouvent amplement que l’alternance ou la démocratie au bout des canons en Libye continuera à diviser l’Union africaine et l’Otan. C’est donc la dignité et la souveraineté des Etats africains qui sont désormais mises en cause.
Par Pierre Emangongo du journal le Potentiel
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