
Le rapport des Nations Unies sur les violations massives des droits de l’homme en période électorale à Kinshasa, porté à la connaissance de l’opinion tant nationale qu’internationale trois mois après leur commission, soulève des interrogations au sujet de l’attitude de la Monusco. Silencieuse et presque indifférente pendant que des Congolais soucieux de la transparence des scrutins présidentiel et législatifs se faisaient massacrer, elle étonne tout le monde en saluant le bilan de 33 mors et de plusieurs disparus.
Où se trouvait la Monusco lorsque le gouvernement congolais, par la voix de son porte-parole, Lambert Mende Omalanga, alors ministre de la Communication et des Médias, démentait systématiquement toute information faisant état de mort d’homme lors des manifestations de protestations contre les fraudes électorales massives par l’Opposition à Kinshasa?
Où se trouvait la Monusco, lorsque l’UDPS et ses alliés se plaignaient de la disparition des cadavres de leurs militants de plusieurs morgues des hôpitaux de Kinshasa ?
Si cette institution onusienne avait pris ses responsabilités au moment où des innocents étaient massacrés, torturés à morts, interpellés, arrêtés et jetés en prison ou dans des cachots infects, le processus électoral congolais aurait connu une tournure moins dramatique. Si la Monusco avait élevé une vive protestation contre les pyromanes qui incendiaient les sièges des partis politiques, des
chaînes de radio et de télévision privées, commanditaires et exécuteurs de basses besognes auraient sûrement fait moins de dégâts.
Et si la Monusco avait pris soin de protéger les militants des partis, les activistes des droits de l’homme, les journalistes mis à l’index pour avoir dénoncé des fraudes électorales, les forces de l’ordre et de sécurité qui les traquaient jour et nuit se seraient gênées de continuer à nuire. Les libertés d’opinion et de presse
n’auraient peut-être pas connu les multiples interdits qui les ont frappées.
Aussi, en se présentant aujourd’hui comme la protectrice des opprimés du processus électoral, alors qu’elle n’avait pas agi pendant qu’elle réunissait tous les moyens logistiques et moraux pour ce faire, elle risque de pousser des millions de Congolais à croire qu’elle était la complice active de leurs malheurs en période électorale. Nos compatriotes constatent que la communauté internationale, à travers son instrument qu’est la Monusco, a une conscience chargée face au gâchis électoral. Mais pourquoi cherche-t-elle à se dédouaner sur le tard ?
Son rapport va-t-il rendre la vie aux 33 morts, restituer leur intégrité physique aux compatriotes devenus physiquement invalides à vie, réparer les pertes financières, matérielles et morales subies par les chaînes de radio et de télévision ainsi que les journaux saccagés ou fermés par les adeptes de l’intolérance politique ? En tout cas, les victimes des violences pré et post électorales ainsi que leurs
familles veulent savoir.
L’on veut voir la Monusco tirer toutes les conséquences de ce rapport et rompre avec son attitude hypocrite qui lui a déjà valu pas mal de critiques dans le passé.
Kimp, In Le Phare
Source: Le Phare
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