L’ONG américaine Human Rights Watch soupçonne les
services de sécurité congolais d’avoir enterré des victimes de deux vagues de
répression dans une fausse commune de la région de Kinshasa. Le gouvernement
dément, mais n’autorise pas, à ce stade, l’exhumation des corps pour mener
l’enquête.
C’est une odeur suspecte qui a alerté les riverains
de Maluku, à une centaine de kilomètres de Kinshasa. La décomposition des
centaines de corps inhumés nuitamment le 19 mars est rapidement devenue
insupportable pour les villageois.
Selon le gouvernement congolais, qui a dû donner
des explications le 3 avril, 424 corps ont été enterrés cette nuit-là. Selon
lui, il s’agirait de dépouilles "d’indigents" que personne n’aurait
réclamé et de fœtus ou d’enfants mort-nés.
Mais certaines ONG doutent de cette version
officielle. Selon Human rights watch (HRW), il pourrait s’agir de victimes de l’"opération
Likofi", menée par la police entre novembre 2013 et février
2014 pour lutter contre les gangs Kuluna
de Kinshasa, ou de la répression des manifestations et émeutes de
janvier en réaction à un projet de réforme électorale.
L’ONG a recensé respectivement 51 et 36 morts lors de ces deux vagues de
répression.
Gouvernement divisé
Sur son compte twitter, la chercheuse de HRW Ida
Sawyer a ainsi réclamé une "enquête rigoureuse et indépendante" pour
"savoir si ces personnes disparues [lors de ces opérations] sont là",
enterrées dans la fosse communue.
Le gouvernement congolais est apparu divisé face à
cette demande. Le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Evariste
Boshab, a d’abord évoqué la possibilité de procéder à des exhumations, en cas
de doute. Mais lundi, le ministre de la Communication, Lambert Mende, a fermé
cette porte, s’opposant à une telle opération.
Source: jeuneafrique.com
Aucun commentaire:
Publier un commentaire