Burundi: Réfugiés rwandais qualifiés "immigrés illégaux"

Pour le Haut commissariat de l’Onu pour les Réfugiés (Hcr), les près de 4.000 Rwandais arrivés au Burundi en avril dernier sont des “demandeurs d’asile”, mais les gouvernements de Bujumbura et Kigali les ont qualifiés de “clandestins". Ils risquent à présent d’être poursuivis pour “immigration illégale”, comme l’a rapporté Eraste Kabera, responsable de la préfecture rwandaise de Butare, au terme d’une rencontre bilatérale sur la sécurité frontalière. Selon le réseau d’information de l’Onu ‘Irin’, un communiqué conjoint émis par les autorités des deux pays précise que quiconque franchit les frontières doit attester un motif valide; la ‘persécution’ politique générique serait considérée insuffisante. “La paix et la sécurité prévalent aujourd’hui au Rwanda comme au Burundi et ces personnes n’ont pas suivi la procédure correcte pour demander l’asile” a expliqué M. Kabera, en précisant que Kigali “n’interviendra pas dans la gestion des citoyens rwandais qui se trouvent actuellement en territoire burundais”. La porte-parole du Hcr au Burundi Catherine-Lune Grayson a réaffirmé que l’agence onusienne “continuera de les assister”, se refusant de commenter la note officielle des autorités burundaises et rwandaises. Actuellement, les 4.000 Rwandais se trouvent dans plusieurs provinces burundaises de Ngozi, Kirundo et Muyinga; le groupe numériquement le plus important, environ 1.950 personnes, est accueilli dans un camp à Gatsinda.