Le processus électoral, par lequel la Rdc espère tenir ses premières élections libres et démocratique, a amorcé le dernier virage, contraignant ainsi la Commission électorale indépendante à affûter ses armes afin de mieux aborder cette ultime étape de la longue transition congolaise.L’heure est donc à l’harmonisation et au traitement de la masse des données recueillies durant les six mois des opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs, inaugurées par la ville de Kinshasa le 20 juin 2005. Ce point a été largement abordé lundi au cours du point de presse animé par le président de la Commission électorale indépendante, l’abbé Apollinaire Malu-Malu.
A cette occasion, la Cei a annoncé la fin de la première partie du nettoyage du fichier électoral par traitement d’éléments biométriques de doublon. Il s’agissait, pour les experts de la Cei, épaulés par la société Sagem, de passer au peigne fin les fichiers centralisateurs des opérations d’identification et d’enrôlement réalisées dans la ville de Kinshasa. C’est donc au total 300.398 enregistrements correspondants à deux électeurs ayant les mêmes empreintes digitales qui ont été retournés au Centre national de traitement de la Cei.
Ce qui équivaut réellement à près de 150.199 tricheurs, correspondant aux nombres des paires d’enrôlements d’une même personne, appelées doublons.
Reconnaissant que certaines personnes ont pu contourner tous les verrous de sécurité placés par la Cei au moment des opérations d’identification menées dans la ville de Kinshasa, Dunia Ramazani, ingénieur au Centre national de traitement de la Cei, a tenté d’atténuer les faits divulgués par son organisation, faisant remarquer que parmi ces doublons, 10.494 cas de fraude où l’électeur s’est fait inscrire dans les différents centres, ont été isolés. Parmi les cas découverts, Dunia Ramazani a relevé celui des personnes qui, pour tromper la vigilance des opérateurs de saisie, se sont fait enregistrer dans deux centres différents, ont interverti leur nom, soit changer d’adresse ou encore le nom de leurs parents.
A ce propos, un communiqué de la Cei remis lundi à la presse indiquait qu’« il reste encore à extraire le nombre exact d’électeurs impliqués à cause des cas d’enrôlements multiples ». On attend, à cet effet, les résultats de la province du Bas-Congo au courant de ce mois de novembre. Toujours est-il que la Cei s’est dit déjà prête à faire usage de l’article 45 de la loi portant identification et enrôlement des électeurs qui lui donne droit de « rayer des listes électorales précédentes pour faux en écriture, conformément au Code pénal congolais » toute personne qui se fait inscrire volontairement plus d’une fois
Consciente de la difficulté et de la perplexité des opérations de traitement des fichiers électoraux en vue de déceler d’éventuels doublons, la Cei s’est dit déterminée à poursuivre l’examen des éléments biométriques des fichiers électoraux pour toutes les autres provinces jusqu’au mois de février 2006.
PAS DE PROLONGATION POUR LE REFERENDUM
La Commission électorale indépendante n’envisage pas une deuxième prolongation du référendum constitutionnel prévu le 18 décembre 2005 sur toute l’étendue du territoire national.
Prévu initialement le 27 novembre 2005, le référendum avait dû être rapporté en dernières minutes en raison, avait indiqué en son temps le président de la Cei, de certaines difficultés logistiques. Il s’agissait, selon l’abbé Malu-Malu, des problèmes liés notamment « à un retard d’un mois pris dans l’organisation de l’ensemble des opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs ».
Pour prémunir d’impondérables qui pourraient apporter une entorse au bon déroulement du scrutin référendaire, la Cei a annoncé le début, dans des conditions « normales », du déploiement des kits y afférents depuis le 1er novembre courant. Encadrés par des éléments de la Mission des Nations Unies au Congo (Monuc), la commission a fait observer le renforcement de son système de sécurité sur toute l’étendue du territoire, et ce, dans le cadre du scrutin référendaire du 18 décembre prochain.
Le matériel prévu pour les opérations référendaires sont en plein déploiement dans toutes les provinces de la République démocratique du Congo, a confirmé l’abbé Malu- Malu. Un échantillon de ce matériel a été présenté aux médias lors du point de presse. Il est composé d’un isoloir et d’une urne tous deux en carton, des bulletins de vote, dont les textes du contenu n’a pas été diffusés. Un certain lot est déjà sur place en province et le déploiement de ces kits se poursuit
Par ailleurs, le recensement électoral qui devait prendre fin le 13 novembre 2005 dans les deux provinces du Bandundu et de l’Equateur a été reportée au 20 novembre. Toutefois, des cas spécifiques seront examinés et il est prévu pour ce faire que la fin de l’opération d’identification intervienne au courant de la première semaine du mois de décembre. A ce jour, note la Cei, le nombre des personnes enrôlées est désormais de 21.195.354 des personnes enrôlées..
PROCESSUS IRREVERSIBLE
Dans tous les cas, il faut dire que malgré toutes les péripéties qui ont entouré le processus électoral piloté par la Commission électorale indépendante, la communauté internationale a plus que jamais placé toute sa confiance en cette institution d’appui à la démocratie qui, pour la circonstance, a dû bénéficier de certaines circonstances atténuantes en raison de l’inexpérience de la République démocratique du Congo dans les matières liées aux élections.
Le récent passage en Rdc d’une délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies, conduite par l’ambassadeur de la France aux Nations Unies, Jean Marc de La Sablière, a été l’occasion pour les partenaires extérieurs de réaffirmer leur attachement à l’organisation avant le 30 juin 2006 des élections libres et transparentes en Rdc. C’est la voie obligée, pensent-ils, d’aider la Rdc à retrouver loyalement sa place dans le concert des Nations afin d’aborder en toute sérénité sa phase de reconstruction.
Source: www.lepotentiel.com
Aucun commentaire:
Publier un commentaire