31 décembre 2005

Canada: Joseph kabila à Bukavu, n'est pas un fait du hasard

Joseph Kabila à Bukavu : d’où surgi cet intérêt pour la province martyre ?

Nous voici en période de fêtes. Partout au monde c’est une période de joie, d’échanges de cadeaux, de retrouvailles, etc. Mais hélas en RD Congo c’est l’incertitude du lendemain. Seule la portion des gens, au pouvoir bien entendu, savent encore le vrai sens de commémorer les fêtes de fin d’années en familles, loin de l’insécurité qui bat son plein dans le pays, car des hommes en armes sécurisent leurs résidences tant privées qu’officielles, loin de la misère qui fait partie du vécu quotidien du Congolais.
Chers compatriotes Congolais en général et kivutiens en particulier, l’heure n’est plus à la distraction et moins à la plaisanterie.
La décision de Joseph Kabila d’installer son QG au Kivu n’est pas un fait du hasard. Mais plutôt un calcul longuement réfléchi, campagne oblige. Posons-nous la question de savoir pourquoi Joseph Kabila choisi ce moment précis pour avoir une pensée sur le Kivu tant nous savons que cette visite aurait eu lieu depuis quelques années. Est-ce que la présence du chef de l’état dans la province constitue le souci majeur des Kivutiens ? Pas besoin d’un gros diplôme pour comprendre que, le président était convaincu que le Kivu lui était acquis. Les échéances électorales approchent et les événements y afférents lui ont démontré que le contraire est tout aussi vrai. Évidemment il fallait dire quelque chose à ce peuple qui s’est déplacé plus par curiosité de voir le président en personne. Dans son discours tel que relayé par les médias officiels, le président aurait déclaré qu’il ne se retirera de la province qu’après la disparition du dernier Interahamwe du Kivu. Cela ne devrait surprendre personne d’autant plus que nous savons comment les opérations sont menées sur terrain, les rôles de l’armée rwandaise et de la communauté internationale. Comprenons que celui qu’on qualifie d’homme fort de Kigali est favorable au pouvoir en place à Kinshasa. Ce semblant de faire disparaître ses troupes du territoire congolais serait une stratégie électorale afin de faire légitimer à Kinshasa le pouvoir qui fait l’affaire de Kigali.
Nous sommes tous convaincus que même nos troupes, équipées et organisées, sont en mesure de faire ce travail en un temps record. Mais cela n’a jamais été la préoccupation du chef de l’état qui se retrouve être le commandant suprême de l’armée. Quel miracle va-t-il opérer en ce moment qui n’était pas réalisable avant ? Tente-t-il de nous faire croire qu’il va personnellement aller au front en « Jeanne d’arc » et bouter tous les rebelles importés hors du pays? Nous croyons que les généraux Nabyolwa ou Mbunja Mabe étaient capables de faire ce travail depuis bien longtemps si seulement le commandant en chef de l’armée ou la haute hiérarchie militaire avait mis à leurs dispositions les moyens nécessaires.
Le Kivu n’est pas seulement le Sud, ou ne s’arrête pas à Bukavu; quelle solution pour Minwembwe érigée en territoire sous contrôle rwandais, les troupes de Masunzu qui n’ont toujours pas rejoint les forces armées nationales alors qu’elles prétendent être des troupes congolaises? L’épineuse question de Nord-Kivu qui dispose d’un gouverneur criminel, M Serufuli, qui entretien une milice au dos des pauvres contribuables Nord-Kivutiens et dont la gestion du territoire échappe totalement au gouvernement central, et ne rend compte qu’a Kigali d’où se trouve l’organe décisionnel
Qui est ce Congolais prêt à oublier les événements de tristes mémoires des officiers Nkundabatware et Mutebusi sur nos populations civiles? Quelle a été la réaction du chef de l’état jusqu'aujourd’hui ? D’abord en tant que commandant suprême des forces armées, ensuite comme chef de l’état et du gouvernement ?
Méfions-nous de tous ces « Kivutiens ou Congolais de circonstances » qui sacrifient davantage notre province. N’hésitons pas à nommer des personnalités telle que Vital Kamerhe. Un opportuniste pour qui, sa poche et son chef de l’état en personne, passent avant le Congo et encore moins le Kivu. Rappelons-nous pendant ces folies meurtrières de Nkunda et Mutebusi, son coup de théâtre en menaçant de quitter le gouvernement si celui-ci ne réagissait pas avec fermeté devant ces événements qualifiés d’insurrections ou mutineries, qui ont plongé notre province dans une situation que nous déplorons encore. Quelles ont été ces mesures sévères prises par le gouvernement pour punir ces gens ? Est-ce pour autant que Kamerhe, alors ministre de l’information, avait mis ses menaces à exécution ? Mais quand est venu le moment où le PPRD devait se constituer une structure, a-t-il hésité une seule seconde de présenter sa démission de son poste de ministre en vue de prendre le secrétariat général de son parti ? N’est ce pas un signe clair qu’il a ses priorités ou ambitions autres que ce qu’il chante à ses compatriotes ?
Shirika la Kivu, autant que tout Congolais, avait été désagréablement surpris du courage dont M. Kamerhe a fait preuve en qualifiant de « vaillants combattants », ces rwandais qui ont participé, de prêt ou de loin, au massacre, aux viols et à toutes sortes d’atrocités commises sur nos sœurs, mères, grands-mères, femmes, filles, etc., sans parler des pillages systématiques et destructions du patrimoine du Kivu.
N’est-ce pas ce même Kamerhe qui, quelque temps avant, déclarait tout haut que les « banyamulenge n’existaient pas » ? Et pourquoi ce virage de cent quatre-vingt degrés maintenant ? Certes le PPRD est libre d’admettre en son sein tout ce qu’il veut ou estime être utile pour le parti, étrangers ou nationaux peu importe, c’est un choix que nous ne pouvons pas lui refuser.
Pour Shirika la Kivu, les Banyamulenge n’ont jamais, alors jamais existé en tant que tribu sur le territoire congolais. Ce ne sont ni les Congolais en général ni Kivutiens en particulier qui diront le contraire. Sauf ceux qui ne connaissent pas leur pays ou province, ou tout simplement ceux font partie des ces traîtres de la nation congolaise.
Il est grand temps que M. Kamerhe comprenne qu’il a raté une belle occasion de se taire; ceci constitue un présage de ce que nous réserve comme surprise son parti dans l’avenir. Pensons-y sérieusement.
Chers frères et sœurs, il est plus que grand temps de faire comprendre à tous ces politiciens en place que notre mémoire n’est pas aussi courte pour oublier et balayer d’une seule main tout ce qu’ils nous causent comme dommage jusqu’à ce jour.
Ne nous laissons pas berner par des discours et des décisions propagandistes, qui n’ont d’autres fins qu’électoralistes !
N’ayons plus froid aux yeux de dire tout haut ce que nous pensons de nos dirigeants et, au besoin citons en plein jour ceux qui nous causent du tort et dénonçons ce qui mérite de l’être. Nous n’avons plus rien à perdre, bien au contraire.
C’est très grave lorsque des dirigeants d’un état se servent de la politique du ventre affamé pour arracher de force la sympathie des populations pour lesquelles ils sont censés travailler. Il y a un prix à payer pour l’humiliation.
Shirika la Kivu souhaite à tous et à toutes une bonne année 2006 et implore le bon Dieu pour qu’il veille sur son peuple et lui donne la sagesse de comprendre qu’il l’a choisi lui, peuple congolais pour être propriétaire de ce joyeux cadeau convoité par le monde entier.
Fait à Ottawa, le 28 décembre 2005.
Pour Shirika la Kivu Canada,
NTAMWIRA

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