
5 ans déjà, pourtant personne n’y croyait.
Par Le Potentiel.
Le vendredi 26 janvier 2001, la République démocratique du Congo confiait sa destinée à un jeune officier de 30 ans : Joseph Kabila Kabange. Personne ne lui donnait le moindre crédit de demeurer à la tête de ce pays-continent pris à l’époque dans la tourmente d’une guerre d’agression menée par le Rwanda et l’Ouganda avec des complices internes et marqué par l’hostilité de la classe politique congolaise contre le régime de son prédécesseur, mieux de son père. Une hostilité qui s’était répercutée le plus naturellement du monde sur le fils. C’est donc dans la tourmente que Joseph Kabila prend les rênes de la Rdc.
Au sein de la communauté internationale, le soutien ne lui a pas été acquis d’office, cela en dépit du forcing de la Belgique et de l’ouverture du jeune président sur la France, les Etats-Unis et bien d’autres puissances qu’il avait visités au lendemain de sa prestation de serment en tant que 4ème président de la République démocratique du Congo. C’était l’expectative. L’on craignait que Joseph Kabila, entouré des caciques du régime de Laurent-Désiré Kabila et d’autres structures qu’il n’avait pascongédiés aussitôt arrivé au pouvoir, ne bascule dans la politique de Mzee qualifiée à tort ou à raison d’»archaïque « par l’Occident.
Rien ne militait apparemment pour la durée au pouvoir du successeur de Laurent-Désiré Kabila. Les arguments n’ont pas manqué parmi ses détracteurs : homme venu de nulle part, homme inexpérimenté, cursus hypothétique, pas de connaissance sur le pays, ignorance du français, trop jeune, timide, nationalité douteuse, lent à prendre une décision mais grande capacité d’écoute…
Tous ces qualificatifs lui ont été attribués, mais 5 ans plus tard Joseph Kabila Kabange demeure, avec le flegme qu’on lui connaît, président de la République démocratique du Congo. Fort du principe selon lequel quand il y a des problèmes il y a certainement des solutions, il a surmonté bien des épreuves. Sa maîtrise de soi l’a aidé à nager dans eaux troubles de la transition et maintenir le cap.
Ses épaules jugées frêles pour porter la charge de toute une nation se sont consolidées au fil des jours et le Président de la République a gardé la tête au-dessus d’elles. Il a conscience de la grandeur de sa tâche et des sacrifices à faire pour l’assumer avec responsabilité. Joseph Kabila s’est fait une idée exacte de son pays et des atouts que possède ce territoire de 2.345.000 Km² pour jouer un rôle, et non de moindres, dans le concert des nations.
Comme le vin qui devient meilleur avec le temps, Joseph Kabila Kabange s’améliore chaque jour. Chaque minute passée à la tête du pays est pour lui un challenge à relever. C’est la méthode Kabila : « Le travail, la détermination, le courage et le sacrifice».
Aux âmes bien nées, dit-on, la valeur n’attend point le nombre des années et Joseph Kabila semble être de celles-là. Lors de sa prestation de serment le 26 janvier 2001, il ouvrait un chantier à la fois politique et économique. Devant Dieu et les hommes, il prenait l’engagement de relever bien des défis : relance de l’accord de Lusaka pour un cessez-le-feu et l’arrêt de la guerre, retrait immédiat et sans conditions des agresseurs, instauration de la paix et de l’unité du pays, normalisation de la vie démocratique, tenue du Dialogue intercongolais, organisation des élections,… bref la reconstruction du pays sur tous les plans. Aujourd’hui, l’heure est au bilan, mieux c’est plutôt la fin d’une étape : la guerre est terminée nonobstant quelques poches de résistance qui sont en train d’être réduites avec le concours de la Monuc ; les agresseurs se sont retirés et leur culpabilité établie par les cours internationales, la paix et la réunification du pays ne sont plus un rêve, elles se consolident au fur et à mesure.
Toutefois, Joseph Kabila a encore beaucoup à faire. Il doit réaliser les promesses faites aux populations qu’il a visitées dans les différentes provinces où il s’est rendu en République démocratique du Congo.
Sur le plan politique, la grande réalisation aura été la tenue du dialogue intercongolais qui a permis l’intégration des anciens rebelles dans des structures étatiques au travers de la formule « 1+4 «. D’autres problèmes politiques d’importance majeure qui se posaient à la nation ont trouvé solution s’ils ne sont pas en voie de l’être.
La clé du processus reste néanmoins la tenue des élections libres, démocratiques et transparentes qui vont résoudre la crise récurrente de la légitimité. Et à ce propos, Joseph Kabila répète à qui veut l’entendre : « Pour moi, les élections c’est une question de vie ou de mort». Sur ce chantier, on peut dire qu’un pas décisif a été fait. L’opération d’identification et d’enrôlement, dans un pays qui n’a pas connu de recensement de la population pendant des décennies, a été un franc succès. Plus de 25 millions de Congolais enregistrés, c’est la preuve incontestable de l’attachement du peuple au processus en cours. Le référendum constitutionnel a connu une participation bien au-dessus de la moyenne et le peuple s’est prononcé massivement pour doter son pays d’une nouvelle constitution.
Avec l’adoption de ce texte fondateur de la IIIème République dont la promulgation coïncide avec le 5ème anniversaire de l’avènement de Joseph Kabila au pouvoir, la voie est désormais ouverte pour les élections à tous les échelons du pays. L’engagement, la volonté et la détermination de tous sont donc nécessaires pour que ces échéances se tiennent dans le calendrier tel que prévu. De la sorte, l’entrée en fonction du nouveau président élu correspondra avec le 46ème anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo. Tout un symbole pour un nouveau départ. Qui peut le moins peut le plus et Joseph Kabila, avec les qualités de ses défauts et les défauts de ses qualités, a démontré de quoi il était capable. Cinq ans, c’est toute une génération. Il lui reste à convaincre qu’il peut le plus et qu’il en a les atouts même si, pour ce faire, son entourage doit prendre conscience du véritable rôle que doivent jouer les collaborateurs d’un chef d’Etat à chaque période de l’histoire d’un pays, tout en tirant les leçons du passé.
Toute œuvre humaine étant perfectible, le parcours de Joseph Kabila n’échappe pas à cet adage. Ce qui est naturel et normal étant donné les faiblesses inhérentes à la nature humaine. Par contre ce qui est incontestable et évident, même si certaines personnes ne sont pas de cet avis, c’est que le processus a fait du chemin.
BON ANNIVERSAIRE MONSIEUR LE PRESIDENT
Wivine MOLEKA
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