23 janvier 2006

RDC: Course à la présidence, Joseph kabila frappé par un "impeachment" américain


Le président de la R-dCongo, Joseph Kabila Kabange, a un boulet au pied: un «impeachment» américain lui interdisant de prendre la course pour la présidence de la R-dCongo en juin 2006, a appris «le Soft International», en début de week-end à Washington, dans les milieux proches du département d’État, mais à Kinshasa, aucune source proche de la présidence de la République jointe par le journal n'a infirmé ni confirmé la nouvelle.
Le président de la R-dCongo aurait pris cet engagement, de sa propre initiative, auprès du secrétaire d’État américain, alors Collin Powell en vue de «faciliter» son maintien à la tête de la R-dCongo pendant que le Dialogue inter-congolais, qui se tenait alors à Sun City, en Afrique du Sud, faisait rage, et que les rébellions du RCD-Goma et du MLC, soutenues respectivement par le Rwanda et l’Ouganda, réclamaient son départ, mais le chef de l’État avait, après un exercice de deux ans de pouvoir, la possibilité de se rendre à l’étranger pour «parachever» ses études universitaires.Collin Powell aurait mis au courant de ce «deal» le président sud-africain Thabo Mbeki, alors hôte et parrain des négociations politiques inter-congolaises, qui aurait «approuvé», et Washington se serait alors porté garant de l’«achèvement («implimentation») de l’arrangement». Cela justifierait, indiquait-on à Washington, les «hésitations» du chef de l’État r-dcongolais à se prononcer sur sa candidature aux prochaines élections et ses «réserves» face au principal parti politique qui le soutient, le parti présidentiel pour la Reconstruction et le Développement, PPRD en sigle. Sous la pression des «faucons» de son camp, le président aurait cependant chaque fois postposé l’annonce officielle de sa position, à savoir, la renonciation à la candidature.FORT SUICIDAIRE POUR QUICONQUE.Aux dernières nouvelles, le président réserverait sa décision au lendemain de la tenue du congrès du PPRD convoqué prochainement dans la Capitale Kinshasa. Initialement annoncé pour se tenir à Matadi, fief de l’un des quatre Vice-présidents de la R-dCongo, Abdoulaye Yerodia Ndombasi, le Congrès se réunirait à Kinshasa, des délégués du PPRD à une récente réunion à Kinshasa ayant invoqué l’absence d’infrastructures hôtelières dans la ville portuaire du Bas-Congo. Selon diverses sources à Washington, les «faucons» du PPRD ont bien tenté de lever cet «impeachment» au départ de Collin Powell «en jouant les relations publiques» auprès de la nouvelle occupante du Département d'État, Mme Condoleezza Rice, mais le «forcing» aurait été froidement commenté à Pretoria, en Afrique du Sud, où l'on faisait savoir que les tentatives de «modifier» une «feuille de route» convenue ont souvent échoué ces dernières années dans le monde. C’est le cas de l’ancien président zambien Frederik Chiluba, du vétéran kenyan Arap Moi, ou du prêtre des bidonvilles et président haïtien Jean-Bertrand Aristide renversé par un coup d'État américano-français en 2004. Ce pourrait être le cas en Ouganda du président Yoweri Kaguta Museveni qui fait face au courroux des Britanniques pour s’être octroyé une quasi présidence à vie alors qu'il aurait dû passer la main. Dans la Capitale Kinshasa de la R-dCongo, aucune source proche de la présidence jointe par «le Soft International» n’était en mesure le week-end d’infirmer ou de confirmer l’«impeachment» mais l’hypothèse d’un départ du pouvoir du jeune chef de l’État r-dcongolais pour «raison d’étude» a toujours été évoquée dans les cercles politiques kinois, ce qu’une frange dure du camp présidentiel ne voulait pas savoir estimant que du maintien en place du chef de l’État dépend sa propre survie . Il reste que, selon les observateurs à Kinshasa, rien n’est encore joué. La R-dCongo est toujours en proie à des menaces aussi bien internes qu’externes, notamment de ses rebelles anti-rebelles au Nord-Kivu et en Ituri et face à une nouvelle situation, l’Occident qui joue la prudence, comme en Côte d’Ivoire, ne verrait aucun mal à rouvrir au président actuel la possibilité d’un second mandat. C’est à cela que jouerait le Belge Louis Michel. Ministre belge libéral des Affaires étrangères, M. Michel, qui est désormais, depuis un revers électoral dans son pays, commissaire européen au Développement international, passe pour être l’homme que l’Occident veut mouiller dans le dossier r-dcongolais. Mais cela suppose que face à Kabila, aucune alternative sérieuse ne se présente. Ce fut le cas lors du Dialogue de Sun City. Tel ne paraissait pas être le cas aujourd’hui avec l’entrée en lice des technocrates politiques tels Pierre Pay-Pay wa Syakassighe, l’économiste financier Shi et Nande du Sud et Nord Kivu ou Freddy Matungulu Mbuyamu Ilankir, le «Responsable Pays» du FMI, originaire du Bandundu, alors que la tendance pour l’Occident est de mettre en ligne les enfants qu’il a lui-même formés. Si hier, pour les écarter, les chefs de guerre, quoique «techniquement qualifiés» pour certains, furent présentés comme couverts d’opprobre avec des mains ensanglantées, ceux qui font face à Kabila en 2006 paraissent autrement redoutables: «ce sont des hommes sinon totalement neufs, du moins politiquement fréquentables, pétris de technicité», expliquait-on à Washington, et qui n’hésitent pas à utiliser l’argument massue de criminalisation de l’économie nationale et que l'Occident, pour sa propre crédibilité, ne saurait ignorer sans se déconsidérer face à une opinion nationale de plus en plus vigilante et prête à des protestations parfois violentes. C'est l'argument qu'utilisent désormais l'Église catholique et la société civile qui battent campagne dans les Chancelleries de plus en plus à l'écoute: «il faut donner sa chance à la DRC de s'en sortir avec ses propres et meilleurs enfants; le pays aligne désormais d’authentiques technocrates, des financiers qui inspirent respect aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur».C’est mot à mot le discours que tiennent des candidats déclarés tels Pay-Pay, Matungulu, ou Matusila. Pour 2006, les jeux sont largement ouverts, rien n’est encore joué, pour personne… Il reste clair que si l’Occident a mis en jeu ses milliards de dollars et promet de multiplier l’effort au lendemain des scrutins, il veillera strictement à leur bon usage. Il serait suicidaire pour quiconque de lancer la campagne en narguant les Occidentaux. Mobutu en eût la tentation, pas avant d’avoir payé comptant et au prix fort, son élimination par une «petite guerre» téléguidée de l'Occident…
Source: le soft

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