20 février 2006

RDCongo: Mgr Monsengwo aurait-il peur du déballage électoral?


La bible dit que « Tous ont péché et sont privés de salut, sinon par le nom de Jésus-Christ ». Ce qui rejoint bien la sagesse populaire qui dit que nous avons tous des « squelettes » dans notre garde-robe. Quels effets auraient des révélations « désobligeantes » sur la vie privée d’un serviteur de Dieu, comme Mgr Monsengwo, archevêque de Kisangani et président en exercice de la puissante CENCO ?
Apres tout, un homme d’église demeure un être humain comme nous tous. A la seule différence que l’homme de Dieu n’aime pas que son nom soit plongé dans la boue, devant ces fidèles et encore moins devant le monde entier.Selon une déclaration de ce mercredi 15 février 2006 du Pasteur Jean-Paul MOKA sur la voix de l’Amérique, fondateur du mouvement Psaume 23 et président, en exercice, du gouvernement de l’ombre : Mgr Laurent Monsengwo Pansinya est « le choix de la majorité active et silencieuse au Congo-Zaire » et que ceci suffisait à justifier sa candidature aux présidentielles de 2006, afin de répondre aux aspirations du peuple congolais.Les congolais se préparent fiévreusement aux prochaines élections et les églises congolaises ne sont pas en marge de cette activité. Plusieurs pasteurs se sont déjà déclarés candidats aux présidentielles 2006.
Du cote de l’église catholique, un seul nom fait encore planer un grand mystère : Monsengwo. Les voies du Seigneur sont vraiment impénétrables.Selon des sources avérées, le Saint-siège serait en discussion informelle, sur l’éventualité de la candidature du président de la conférence nationale souveraine, avec la maison blanche.
Du cote américain, c’est le black out total. Les officiels semblent fulminer sur cette possibilité mais préfèrent ne faire aucun commentaire sur le sujet. Pourquoi une telle nervosité face à une candidature, somme toute, improbable et dangereuse pour la crédibilité même de l’action évangélisatrice de l’église universelle ?S’il est aussi vrai que plusieurs pétitions circulent pour demander aux autorités catholiques la mise en disponibilité de l’archevêque de Kisangani, pour « le besoin de la cause », il faudrait également se rappeler que Mgr Monsengwo avait proclamé ne pas être candidat pour un quelconque poste politique. Il serait donc étrange que ce dernier se dédie de sa parole, pour se concurrencer avec ses brebis.
Lorsque l’arbitre devient participant, c’est toute la société qui perd ses repaires. Il en va par conséquent de la crédibilité même de la parole de l’église catholique de rester neutre et impartiale, en laissant les congolais choisir selon leur conscience.Certaines sources révèlent également que Mgr Laurent Monsengwo serait candidat et qu’il se prononcerait au moment opportun. Si tel est le cas, ce dernier semble éviter de se dévoiler trop vite. Aurait il peur de générer des révélations qui risqueraient de nuire à sa candidature, avant les échéances?L’homme de la conférence nationale souveraine n’a pas seulement laissé certains souvenirs amers mais il s’est également fait certains ennemis qui risquent de ne pas l’épargner, s’il devait décider de se déclarer candidat aux élections. Un tel déballage ne servirait nullement le travail de l’église catholique.
C’est par conséquent, une décision raisonnable et responsable que celui que les congolais respectent dans leur large majorité, ne se laisse pas mordre par les tentations du monde de la politique.Autant les égards qui sont généralement dévolus aux hommes en soutane sont nombreux, autant ils disparaissent dès que ces derniers quittent leurs soutanes, pour se lancer dans l’arène des mortels. Le cas le plus récent et le plus illustratif est celui du père Jean-Bertrand Aristide, ancien président haïtien démocratiquement élu qui a subi les mécontentements des américains et se retrouve actuellement en exil en Afrique du sud.Les raisons sont donc nombreuses qui ne plaident pas pour une candidature de Laurent Monsengwo Pansinya aux présidentielles de 2006.
Le choix de la « majorité active et silencieuse » ne suffit pas pour que l’église catholique se mette en situation délicate, dans une période si délicate pour l’avenir du Congo-Zaire. L’église doit continuer à rester au milieu du village, pour une nation en pleine mutation qui aurait surtout besoin d’un point de repère et d’un ancrage dans la nouvelle république, espoir de tout un continent.
Le mouvement Psaume 23 en exprimant le souhait de la « majorité des congolais », a oublié de dire que l’église catholique n’est pas une démocratie mais une théocratie. Les responsables ecclésiastiques ne sont pas élus mais désignés par leur hiérarchie. La tradition démocratique prêchée par l’église devrait d’abord commencer en son sein. Ne faut il pas prêcher par l’exemple ?
Source: le journal canal furtur.

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