16 mars 2006

RDCongo: Le cheval de Troie est dans nos murs


Le Congo est au tournant de son histoire. Abandonné hier à son triste sort (à l'époque du Zaïre), il est aujourd'hui le pot aux roses de tous les faiseurs d'états occidentaux. L'instauration d'un nouvel ordre politique et économique (confectionné à l'étranger, comme la constitution actuelle) au profit des intérêts étrangers se profile à l'horizon. On assiste actuellement à une véritable ruée vers l'or. Tous les ingrédients sont presque réunis pour que le pays soit à la merci des prédateurs. Les étrangers de tout bord et de tout horizon sont dans nos murs et prêts à tout. Les langues se délient et on se pose trop de questions. Officiellement on justifie leur présence par le fait d'aide au développement et assistance au processus électoral. Les observateurs avisés ne sont pas du même avis. Ce qui poussent certains d'évoquer même la présence des mercenaires pour la protection physique des futurs élus politiques. Du moins du futur pouvoir politique, pur et dur, en gestation. Les pays de l'Union Européenne (ils ne sont pas nombreux) qui défendent cette option, parlent des « unités pour sécuriser les élections ». Au nom de quel principe ? Que craint-on ? A qui va profiter cette présence au demeurant non désirée par la population ? La presse allemande de ce mercredi 15 mars 2006s'est interrogée sur cet envoi qu'elle qualifie, à juste titre, d'inopportun. Les « 25 » de l'Union Européenne ne s'accordent pas pour l'envoi des militaires au Congo. Personne ne comprend cette excitation au plus haut niveau des décideurs de quelques pays occidentaux, plus précisément européen et américain. Quand une colonne de fourmis se dirige vers un endroit précis, c'est qu'il y a du sucre au bout. Le Congo, hier infréquentable, devient brusquement recommandable.Comme par hasard et par miracle, tous les griefs ont fondu comme dela neige au soleil. Notre pays est toujours perçu sous l'angle d'un Etat sans âme, immature, exploitable et corvéable à jamais. La littérature de Mme Zala L. N'kanza nous met en garde en nous faisant remarquer que « La situation du sous-développement politique dans le quel était plongé le Congo au lendemain de son indépendance (et à ce jour) se comprend et s'explique par son histoire spécifique. Cette compréhension est d'autan plus significative aujourd'hui que nous disposons suffisamment du recul historique pour pouvoir interpréter, donner un ou plusieurs sens à notre vie politique passée ». Elle nous dit en substance que « le processus de changement politique n'intégra pas les Congolais au sein d'un Etat-Nation, mais les ravala plutôt au rang d'objets pour la satisfaction des besoins de la Métropole et du capitalisme mondial » (Z.L. N'kanza, « Les origines sociales du sous-développement politique au Congo Belge – le padroado à la loi fondamentale 1480-1960, PUF, 1985, p. 357). Nos déboires actuels ne doivent pas être pris comme une faiblesse etl'abandon de notre souveraineté nationale. Mais un simple passage à vide qui est entrain de se muer en une véritable prise de conscience pour relever certains défis dans tous les domaines. C'est une incontestable mutation qui prend corps au Congo. Beaucoup des gens n'y croient pas mais seront surpris un matin. Quid des élections alors. Je partage l'avis des certains qui croient dur comme fer que notre sort est déjà scellé en dehors de nos frontières. Les élections risquent d'être une simple une formalité. Alea jacta est (le sort en est jeté). Seul un sursaut de patriotisme pourra faire échoué ce schéma machiavélique. Le réveil des consciences s'avère indispensable en ce moment. C'est à ce prix et à ce prix seulement qu'on ne pourra pas vendre notre âme. Et ce n'est pas impossible. Le refus des listes bloquées pour les élections et le refus de la création du territoire de Minembwe, au Kivu, illustrent la détermination des nôtres à briser le dictat étranger. Les Congolais doivent faire attention avec ces donneurs des leçons sans scrupules. Attention également à tous les « dons » qu'on nous fait actuellement, qui sont en réalité des « prêts à intérêts très élevés », qui seront des fardeaux lourds à porter par nos générations futures. Les Peuls nous enseignent que « l'emprunt est le premier-né de la pauvreté ». Je fais appel solennel à tous les fils et filles du pays d'être circonspects, prudents et d'ouvrir l'œil. Le loup est dans la bergerie. A tout moment, chèvres, moutons, vaches, veaux, cochons, poules et coqs passeront à la trappe. « Même si le léopard dort, le bout de sa queue ne dort pas » (dixit les Kongo). Le cheval de Troie se glisse discrètement dans nos murs pour déverser les envahisseurs de tout genre. A bon entendeur salut.
YALALE-wa-BONKELE
source: www.c-retro-actuel.com.

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