Concerne : votre message au Peuple Congolais.
« Seule la vérité libère », « Ce n'est pas en nous voilant les yeux que la montagne qui est devant nous disparaît. » Monsieur le Secrétaire Général, Le 18 Septembre 1961, un de vos prédécesseurs, Monsieur Dag Hammarskjöld mourut dans un accident d'avion alors qu'il effectuait une mission de paix pour le Congo notre pays. En décidant d'effectuer une mission analogue, ce souvenir vous est sûrement revenu à l'esprit. En tant que numéro un de la plus grande institution du monde, le souhait de tout congolais en ce moment, est que votre mission aille à son terme et dans de bonnes conditions. Moins qu'une mort physique, c'est plutôt une mort politique qui nous inquiète. C'est-à-dire l'incapacité éventuelle de ramener enfin l'Etat de droit, la paix et la concorde en République Démocratique du Congo. Et pour éviter cette « mort », ne sied-t-il pas que le message que vous adresserez au Peuple congolais soit un message de vérité et d'espoir. En sera-t-il ainsi? « On ne peut tromper tout un peuple tout le temps ».
Du peuple congolais
Le Peuple congolais a vécu toutes sortes de souffrances, d'humiliations et de trahison. Il a assisté ébahi à un pillage sans pareil des richesses naturelles que ses ancêtres lui ont léguées. Il a longtemps été dirigé par des personnes qu'il ne s'est jamais choisi. Même les textes qui doivent régir son avenir, ne sont-ils pas toujours imposés de l'extérieur? L'heure de vérité, de toute la vérité, n'a-t-elle pas enfin sonné? Le Peuple congolais aujourd'hui et auquel vous vous adresserez c'est : Près de 60.000.000 d'âmes. - une grande partie vivant dans le dénuement le plus total - des personnes du troisième âge à l'abandon - des femmes qui ploient sous les travaux de toutes sortes afin d'assurer la survie de la famille - des fonctionnaires impayés - des enseignants indigents - des militaires négligés et sous-payés - des étudiants qui n'ont jamais su qu'ils pouvaient avoir une bourse de leur Etat - une jeunesse aux abois - une enfance qui n'a d'issue que la rue
Fracture politique
Le peuple congolais aujourd'hui, comment se présente-t-il politiquement?
1. Le pouvoir en place
A la tête de ce pays aux dimensions d'un continent, une clique d'individus, quelques centaines et des milliers de courtisans, qui s'accaparent de tout, qui ont mis en coupe réglée tout le pays, avec comme projet politique, le pouvoir pour le pouvoir, s'y cramponner pour des profits personnels.
2. L'opposition
La vraie opposition muselée, martyrisée, victime d'exclusion.
3. La société civile au pays
Ayant durant longtemps pallié à l'absence de l'Etat, la société civile est plus que jamais déterminée à promouvoir une nouvelle classe de dirigeants.
4. Les associations et groupes de pressions des Congolais vivant à l'étranger
Ils ont compris que les parrains des maux du Congo sont en Europe et en Amérique. Bien de complots contre notre pays s'élaborent à l'extérieur. Or, l'opinion publique des pays occidentaux est désormais à leur portée. Il leur est désormais possible de couper le cordon ombilical du mal. « Quand on tousse à Bruxelles, il y a tremblement de terre à Kinshasa ».
Veillée d'armes
Aujourd'hui le peuple congolais est à la veille des élections générales. Le laissera-t-on libre de choisir, de s'autodéterminer, comme c'est le cas pour tous les peuples du monde, ou sommes-nous à la veille d'un nième hold-up contre la souveraineté du Peuple? Vous avez un grand défi à relever. Et le plus urgent est celui de l'interprétation et de l'application du calendrier électoral publié dernièrement par la Cei, commission électorale indépendante. Les conséquences et les non-dits de ce calendrier sont multiples.
I. Rappel à la place du peuple
En 1996, quand les services secrets de certains pays ont eu la certitude que Mobutu allait bientôt être emporté par la maladie, de l'extérieur, un plan avait été mis en place pour le Congo. Au lieu de soutenir le processus démocratique qui était presque à terme, certains pays ont cru bon d'imposer au Congo un pouvoir venant de l'extérieur. En 1997 quand le nouveau maître de Kinshasa s'est frotté aux réalités de la praxis politique, la nécessité d'un consensus national s'est progressivement imposée comme incontournable. Malheureusement, les membres de l'alliance qui s'été accaparé du pouvoir, avaient des agendas différents. L'alliance a volé en éclat. En 1998, une nouvelle tentative d'imposition d'un pouvoir venant de l'extérieur s'est mise en marche. Faute de l'appui du peuple, cette tentative a échoué. Vint l'élimination de Laurent Désiré Kabila, toujours commanditée de l'extérieur. Obtenir par des manœuvres politiques ce qu'on n'avait pu obtenir par le canon : confisquer au peuple congolais sa souveraineté. S'en sont suivis des arrangements auxquels le peuple n'a pas été associé. Aujourd'hui, dix ans après, ce schéma de l'extérieur n'a-t-il pas montré ses limites? N'est-il pas un gâchis? Des millions de morts et des déplacés, une pauvreté accrue, le désespoir dans la population… Conscients qu'en ce troisième millénaire, il n'était pas pensable de maintenir indéfiniment un pouvoir dépourvu de légitimité, qu'avaient fait les ex-belligérants pour appâter le Peuple? Dans leurs propres accords, ils avaient prévu de mettre un terme à leur pouvoir post- négociations par les élections.
Le rendez-vous manqué du 30 juin 2005
Dans l'entendement du peuple, le 30 juin 2005 ne devait-il pas marquer la fin de la transition du « 1+4 »? Y avait-il eu manœuvres politiques ou pas dans la prolongation de la transition? Le peuple souverain avait-il été mis devant le fait accompli ou pas? Car, il y eut quand même du sang versé. Fortuitement? Si la prolongation a pu quand même être tolérée, n'était-ce pas pour une seule et unique chose : l'organisation des élections? Si une bonne partie du peuple souverain s'est rendu aux urnes pour le référendum constitutionnel, n'était-ce pas pour exprimer sa volonté de l'avènement d'institutions et animateurs issus des urnes? Autrement dit, le 30 juin 2006 ne devrait-il pas être la date de la disparition définitive du « 1+4 »? Existe-t-il un texte juridique qui permette la survivance après le 30 juin 2006 de lambeaux aussi petits soient-ils, du « 1+4 »? Après le 30 juin 2006, n'y aura-t-il plus qu'une seule constitution : la nouvelle? Et les manettes de cette constitution pourraient- elles être manipulées par des mains autres que celles d'un Président élu? Le 1er juillet 2006, s'il n'y a pas un président élu, le Congo se retrouvera-t-il dans un vide juridique oui ou non?
II. Du contenu du calendrier électoral publié par la Cei
La Cei, commission électorale indépendante a publié un calendrier électoral. Est-il complet? Est-il conforme aux dispositions constitutionnelles? Ce calendrier est-il conforme aux différentes lois régissant le processus électoral? N'est-il pas bancal? Examinons cela ensemble.
a) La Cei annonce l'organisation des élections présidentielle et législatives en omettant de signaler la date des élections locales, municipales, urbaines et provinciales.
b) La Cei signale la date de dépôt des candidatures pour les élections provinciales sans mentionner la date d'organisation de ce scrutin.
c) La Cei ne signale pas la date de publication des résultats des élections législatives.
d) La Cei ne signale pas la date d'entrée en fonction des institutions et animateurs issus des urnes.
e) Pour sa dissolution définitive, la Cei ne signale pas la date du dépôt de son rapport devant le nouveau parlement élu.
f) Au delà du 30 juin 2006, la Cei programme un certain nombres d'activités :- la publication des résultats provisoires du premier tour de l'élection présidentielle- la résolution du contentieux à la cour suprême- la proclamation des résultats définitifs du 1er tour de l'élection présidentielle.- La proclamation des résultats provisoires des élections législatives À ce moment-là, la Cei aura-t-elle toujours qualité pour cela?
g) La Cei prévoit de commencer les élections par les présidentielles alors que la logique la plus élémentaire conseille de commencer par les locales, à la base. Innocemment?
Equations
De ce qui précède, plusieurs équations se posent. Dans votre message au peuple congolais, il vous reviendra d'y apporter des réponses claires et précises, sans ambiguïté. Le pourrez-vous?
1) Fête du 30 juin
Le 30 juin 2006 doit être une journée de fête pour tous les congolais. Et cette fête doit être présidée par un président élu, avec à ses cotés les nouveaux parlementaires. En sera-t-il ainsi?
2) La Cei : - Pourra-t-elle ne s'en tenir qu'à l'esprit et à la lettre de différents textes qui la régissent? - Pourra-t-elle s'émanciper du diktat du pouvoir en place ainsi que de certains opérateurs politiques étrangers?
3) Du nécessaire consensus
Si d'aventure comme il apparaît désormais, des opérations électorales devront avoir lieu au delà du 30 juin, un large consensus de différentes forces politiques et sociales n'est-il pas nécessaire?
4) Vide juridique ou saut dans l'inconnu? Prolongation d'une seconde ou de six mois. S'il faut déborder au delà du 30 juin 2006 pour une ou deux opérations à la va-vite au risque de susciter la colère de la population, de créer une cassure de la société congolaise, pourquoi ne pas planifier convenablement une rallonge de trois à six mois avec le consentement de tous, et réussir l'atterrissage du processus électoral?
5) Jusqu'auboutisme du pouvoir en place
Le pouvoir en place pourra-t-il s'abstenir de toute manœuvre tendant à usurper au peuple son pouvoir?
6) Députés et Sénateurs Les députés et sénateurs pourront-ils décliner la convocation d'une éventuelle session ordinaire d'avril, celle-ci coïncidant avec les différentes campagnes électorales. Car, devant s'inscrire, pour les prochaines échéances électorales et prouver ainsi que malgré leur mandat sui generis, ils ont travaillé dans l'intérêt du peuple?
7) La Monuc
Pourra-t-elle sécuriser d'avantage les zones fragiles de l'Est afin que les élections aient lieu dans la quiétude. Après autant d'années de présence au Congo, et des milliards dépensés pour elle?
8) Enfin vous-même, monsieur le secrétaire général,
- Pourrez-vous obtenir de différents hommes politiques du Congo un engagement à respecter les accords librement signés entre eux, et surtout à s'incliner devant la volonté souveraine du peuple, telle qu'elle s'exprimera à travers les urnes.- Pratiquerez-vous la langue de bois? Serez-vous contraint à des discours diplomatiques afin d'éviter de frustrer certaines susceptibilités? Serez-vous tenté d'hypothéquer l'avenir de 60.000.000 de congolais par crainte de l'humeur de quelques personnes, ou à cause des ambitions démesurées d'autres?
9) De l'envoi par l'Union Européenne d'unités de sécurisation du processus électoral
S'il est important de sécuriser militairement le processus électoral en République Démocratique du Congo, cela ne serait-il pas contre des velléités de ceux qui disposent de forces armées à savoir : les différents ex-belligérants partageant actuellement le pouvoir, certains pays frontaliers de l'Est? Dès lors, n'est-il pas, hors de question qu'un éventuel contingent armé européen serve à brimer le peuple congolais au cas où il se soulèverait contre une tricherie électorale? En pareille circonstance, ne siéra-t-il pas de recourir à des forces de police? Dans tous les cas, le peuple n'est pas armé. Quel sera votre message au peuple Congolais à ce sujet? Monsieur le Secrétaire Général, vous avez, braqués sur vous, les yeux de 60.000.000 de congolais, vous avez devant vous une page blanche de l'histoire du Congo. Qu'en ferez-vous? Qu'en diront les lecteurs des générations futures? Les cartes sont entre vos mains.
Bruxelles.
« Seule la vérité libère », « Ce n'est pas en nous voilant les yeux que la montagne qui est devant nous disparaît. » Monsieur le Secrétaire Général, Le 18 Septembre 1961, un de vos prédécesseurs, Monsieur Dag Hammarskjöld mourut dans un accident d'avion alors qu'il effectuait une mission de paix pour le Congo notre pays. En décidant d'effectuer une mission analogue, ce souvenir vous est sûrement revenu à l'esprit. En tant que numéro un de la plus grande institution du monde, le souhait de tout congolais en ce moment, est que votre mission aille à son terme et dans de bonnes conditions. Moins qu'une mort physique, c'est plutôt une mort politique qui nous inquiète. C'est-à-dire l'incapacité éventuelle de ramener enfin l'Etat de droit, la paix et la concorde en République Démocratique du Congo. Et pour éviter cette « mort », ne sied-t-il pas que le message que vous adresserez au Peuple congolais soit un message de vérité et d'espoir. En sera-t-il ainsi? « On ne peut tromper tout un peuple tout le temps ».
Du peuple congolais
Le Peuple congolais a vécu toutes sortes de souffrances, d'humiliations et de trahison. Il a assisté ébahi à un pillage sans pareil des richesses naturelles que ses ancêtres lui ont léguées. Il a longtemps été dirigé par des personnes qu'il ne s'est jamais choisi. Même les textes qui doivent régir son avenir, ne sont-ils pas toujours imposés de l'extérieur? L'heure de vérité, de toute la vérité, n'a-t-elle pas enfin sonné? Le Peuple congolais aujourd'hui et auquel vous vous adresserez c'est : Près de 60.000.000 d'âmes. - une grande partie vivant dans le dénuement le plus total - des personnes du troisième âge à l'abandon - des femmes qui ploient sous les travaux de toutes sortes afin d'assurer la survie de la famille - des fonctionnaires impayés - des enseignants indigents - des militaires négligés et sous-payés - des étudiants qui n'ont jamais su qu'ils pouvaient avoir une bourse de leur Etat - une jeunesse aux abois - une enfance qui n'a d'issue que la rue
Fracture politique
Le peuple congolais aujourd'hui, comment se présente-t-il politiquement?
1. Le pouvoir en place
A la tête de ce pays aux dimensions d'un continent, une clique d'individus, quelques centaines et des milliers de courtisans, qui s'accaparent de tout, qui ont mis en coupe réglée tout le pays, avec comme projet politique, le pouvoir pour le pouvoir, s'y cramponner pour des profits personnels.
2. L'opposition
La vraie opposition muselée, martyrisée, victime d'exclusion.
3. La société civile au pays
Ayant durant longtemps pallié à l'absence de l'Etat, la société civile est plus que jamais déterminée à promouvoir une nouvelle classe de dirigeants.
4. Les associations et groupes de pressions des Congolais vivant à l'étranger
Ils ont compris que les parrains des maux du Congo sont en Europe et en Amérique. Bien de complots contre notre pays s'élaborent à l'extérieur. Or, l'opinion publique des pays occidentaux est désormais à leur portée. Il leur est désormais possible de couper le cordon ombilical du mal. « Quand on tousse à Bruxelles, il y a tremblement de terre à Kinshasa ».
Veillée d'armes
Aujourd'hui le peuple congolais est à la veille des élections générales. Le laissera-t-on libre de choisir, de s'autodéterminer, comme c'est le cas pour tous les peuples du monde, ou sommes-nous à la veille d'un nième hold-up contre la souveraineté du Peuple? Vous avez un grand défi à relever. Et le plus urgent est celui de l'interprétation et de l'application du calendrier électoral publié dernièrement par la Cei, commission électorale indépendante. Les conséquences et les non-dits de ce calendrier sont multiples.
I. Rappel à la place du peuple
En 1996, quand les services secrets de certains pays ont eu la certitude que Mobutu allait bientôt être emporté par la maladie, de l'extérieur, un plan avait été mis en place pour le Congo. Au lieu de soutenir le processus démocratique qui était presque à terme, certains pays ont cru bon d'imposer au Congo un pouvoir venant de l'extérieur. En 1997 quand le nouveau maître de Kinshasa s'est frotté aux réalités de la praxis politique, la nécessité d'un consensus national s'est progressivement imposée comme incontournable. Malheureusement, les membres de l'alliance qui s'été accaparé du pouvoir, avaient des agendas différents. L'alliance a volé en éclat. En 1998, une nouvelle tentative d'imposition d'un pouvoir venant de l'extérieur s'est mise en marche. Faute de l'appui du peuple, cette tentative a échoué. Vint l'élimination de Laurent Désiré Kabila, toujours commanditée de l'extérieur. Obtenir par des manœuvres politiques ce qu'on n'avait pu obtenir par le canon : confisquer au peuple congolais sa souveraineté. S'en sont suivis des arrangements auxquels le peuple n'a pas été associé. Aujourd'hui, dix ans après, ce schéma de l'extérieur n'a-t-il pas montré ses limites? N'est-il pas un gâchis? Des millions de morts et des déplacés, une pauvreté accrue, le désespoir dans la population… Conscients qu'en ce troisième millénaire, il n'était pas pensable de maintenir indéfiniment un pouvoir dépourvu de légitimité, qu'avaient fait les ex-belligérants pour appâter le Peuple? Dans leurs propres accords, ils avaient prévu de mettre un terme à leur pouvoir post- négociations par les élections.
Le rendez-vous manqué du 30 juin 2005
Dans l'entendement du peuple, le 30 juin 2005 ne devait-il pas marquer la fin de la transition du « 1+4 »? Y avait-il eu manœuvres politiques ou pas dans la prolongation de la transition? Le peuple souverain avait-il été mis devant le fait accompli ou pas? Car, il y eut quand même du sang versé. Fortuitement? Si la prolongation a pu quand même être tolérée, n'était-ce pas pour une seule et unique chose : l'organisation des élections? Si une bonne partie du peuple souverain s'est rendu aux urnes pour le référendum constitutionnel, n'était-ce pas pour exprimer sa volonté de l'avènement d'institutions et animateurs issus des urnes? Autrement dit, le 30 juin 2006 ne devrait-il pas être la date de la disparition définitive du « 1+4 »? Existe-t-il un texte juridique qui permette la survivance après le 30 juin 2006 de lambeaux aussi petits soient-ils, du « 1+4 »? Après le 30 juin 2006, n'y aura-t-il plus qu'une seule constitution : la nouvelle? Et les manettes de cette constitution pourraient- elles être manipulées par des mains autres que celles d'un Président élu? Le 1er juillet 2006, s'il n'y a pas un président élu, le Congo se retrouvera-t-il dans un vide juridique oui ou non?
II. Du contenu du calendrier électoral publié par la Cei
La Cei, commission électorale indépendante a publié un calendrier électoral. Est-il complet? Est-il conforme aux dispositions constitutionnelles? Ce calendrier est-il conforme aux différentes lois régissant le processus électoral? N'est-il pas bancal? Examinons cela ensemble.
a) La Cei annonce l'organisation des élections présidentielle et législatives en omettant de signaler la date des élections locales, municipales, urbaines et provinciales.
b) La Cei signale la date de dépôt des candidatures pour les élections provinciales sans mentionner la date d'organisation de ce scrutin.
c) La Cei ne signale pas la date de publication des résultats des élections législatives.
d) La Cei ne signale pas la date d'entrée en fonction des institutions et animateurs issus des urnes.
e) Pour sa dissolution définitive, la Cei ne signale pas la date du dépôt de son rapport devant le nouveau parlement élu.
f) Au delà du 30 juin 2006, la Cei programme un certain nombres d'activités :- la publication des résultats provisoires du premier tour de l'élection présidentielle- la résolution du contentieux à la cour suprême- la proclamation des résultats définitifs du 1er tour de l'élection présidentielle.- La proclamation des résultats provisoires des élections législatives À ce moment-là, la Cei aura-t-elle toujours qualité pour cela?
g) La Cei prévoit de commencer les élections par les présidentielles alors que la logique la plus élémentaire conseille de commencer par les locales, à la base. Innocemment?
Equations
De ce qui précède, plusieurs équations se posent. Dans votre message au peuple congolais, il vous reviendra d'y apporter des réponses claires et précises, sans ambiguïté. Le pourrez-vous?
1) Fête du 30 juin
Le 30 juin 2006 doit être une journée de fête pour tous les congolais. Et cette fête doit être présidée par un président élu, avec à ses cotés les nouveaux parlementaires. En sera-t-il ainsi?
2) La Cei : - Pourra-t-elle ne s'en tenir qu'à l'esprit et à la lettre de différents textes qui la régissent? - Pourra-t-elle s'émanciper du diktat du pouvoir en place ainsi que de certains opérateurs politiques étrangers?
3) Du nécessaire consensus
Si d'aventure comme il apparaît désormais, des opérations électorales devront avoir lieu au delà du 30 juin, un large consensus de différentes forces politiques et sociales n'est-il pas nécessaire?
4) Vide juridique ou saut dans l'inconnu? Prolongation d'une seconde ou de six mois. S'il faut déborder au delà du 30 juin 2006 pour une ou deux opérations à la va-vite au risque de susciter la colère de la population, de créer une cassure de la société congolaise, pourquoi ne pas planifier convenablement une rallonge de trois à six mois avec le consentement de tous, et réussir l'atterrissage du processus électoral?
5) Jusqu'auboutisme du pouvoir en place
Le pouvoir en place pourra-t-il s'abstenir de toute manœuvre tendant à usurper au peuple son pouvoir?
6) Députés et Sénateurs Les députés et sénateurs pourront-ils décliner la convocation d'une éventuelle session ordinaire d'avril, celle-ci coïncidant avec les différentes campagnes électorales. Car, devant s'inscrire, pour les prochaines échéances électorales et prouver ainsi que malgré leur mandat sui generis, ils ont travaillé dans l'intérêt du peuple?
7) La Monuc
Pourra-t-elle sécuriser d'avantage les zones fragiles de l'Est afin que les élections aient lieu dans la quiétude. Après autant d'années de présence au Congo, et des milliards dépensés pour elle?
8) Enfin vous-même, monsieur le secrétaire général,
- Pourrez-vous obtenir de différents hommes politiques du Congo un engagement à respecter les accords librement signés entre eux, et surtout à s'incliner devant la volonté souveraine du peuple, telle qu'elle s'exprimera à travers les urnes.- Pratiquerez-vous la langue de bois? Serez-vous contraint à des discours diplomatiques afin d'éviter de frustrer certaines susceptibilités? Serez-vous tenté d'hypothéquer l'avenir de 60.000.000 de congolais par crainte de l'humeur de quelques personnes, ou à cause des ambitions démesurées d'autres?
9) De l'envoi par l'Union Européenne d'unités de sécurisation du processus électoral
S'il est important de sécuriser militairement le processus électoral en République Démocratique du Congo, cela ne serait-il pas contre des velléités de ceux qui disposent de forces armées à savoir : les différents ex-belligérants partageant actuellement le pouvoir, certains pays frontaliers de l'Est? Dès lors, n'est-il pas, hors de question qu'un éventuel contingent armé européen serve à brimer le peuple congolais au cas où il se soulèverait contre une tricherie électorale? En pareille circonstance, ne siéra-t-il pas de recourir à des forces de police? Dans tous les cas, le peuple n'est pas armé. Quel sera votre message au peuple Congolais à ce sujet? Monsieur le Secrétaire Général, vous avez, braqués sur vous, les yeux de 60.000.000 de congolais, vous avez devant vous une page blanche de l'histoire du Congo. Qu'en ferez-vous? Qu'en diront les lecteurs des générations futures? Les cartes sont entre vos mains.
Bruxelles.
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