Etienne Tshisekedi wa Mulumba (photo), président du principal parti d'opposition de République démocratique du Congo (RDC), s'est taillé en 25 ans de lutte l'image d'un leader intransigeant, enfermé dans un tel refus de la compromission qu'il a choisi de priver son parti des élections.
A 73 ans, l'opposant emblématique au régime de Mobutu - dont il fut pourtant Premier ministre - n'a pas cédé aux sirènes des premières élections libres et démocratiques en plus de 40 ans dans l'ex-Zaïre vantées par la communauté internationale.
Cet homme marqué par des années de lutte, dont les épaules carrées se sont légèrement voûtées et dont le sourire rare a fui le visage rond, a choisi de continuer à boycotter un processus électoral où "tout est joué d'avance", estiment ses proches.
Pour ses détracteurs et certains de ses amis, ce dernier refus ressemble énormément à une peur des élections générales prévues en 2006, les premiers scrutins où chacun pourra enfin se compter.
Celui que ses partisans nomment le "Sphinx de Limete", du nom de son quartier à Kinshasa, cultive le mythe d'un opposant irréductible, après ses jeunes années au service du parti unique de Mobutu.
Né le 14 décembre 1932 à Kananga (ex-Luluabourg du Congo belge), au Kasaï occidental (centre), Tshisekedi fut à 29 ans le premier docteur en droit du Congo indépendant.
Il est encore étudiant lorsque le jeune colonel Joseph-Désiré Mobutu "neutralise" le président Joseph Kasa-Vubu et son Premier ministre Patrice Lumumba en nommant un Collège des commissaires généraux à la tête de l'exécutif. Tshisekedi est nommé Commissaire à la justice et signe, à ce titre, en janvier 1961 le mandat d'arrêt contre Lumumba, qui mourra assassiné peu après. Après le coup d'Etat de Mobutu en novembre 1965, Tshisekedi enchaîne les postes de ministre (Intérieur, Justice, Plan) qu'il cumule à partir de 1968 avec le titre de premier secrétaire du Mouvement populaire de la révolution (MPR), le parti unique instauré par Mobutu. Il est élu député en 1970.
La rupture intervient en 1980. Co-signataire avec 12 parlementaires d'une lettre ouverte à Mobutu dénonçant les dérives d'un régime de prédation, il est emprisonné.
A sa relaxe en 1982, il est l'un des membres fondateurs de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) qui deviendra huit ans plus tard le premier parti d'opposition au MPR, après l'instauration du multipartisme. A la faveur d'une Conférence nationale souveraine destinée à ouvrir une période de transition démocratique, Tshisekedi est élu le 15 août 1992 Premier ministre, pour être révoqué sept mois plus tard.
En 1997, après la chute du régime de Mobutu, il s'oppose rapidement à Laurent-Désiré Kabila et restera un adversaire pour son fils et successeur, Joseph, actuel président d'une nouvelle transition congolaise initiée en 2003 après une guerre de près de 5 ans.
Signataire de l'Accord global de transition, il refuse toutefois de participer au gouvernement et s'installe dans le rôle de l'irréductible opposant.
Son absence de la course à la présidentielle va priver des milliers d'électeurs d'une "planche de salut" en face d'ex-belligérants "qui ont prouvé en trois ans de transition leur capacité à piller l'Etat", se désole un jeune cadre de l'UDPS.
Sans doute le Sphinx, très affaibli selon ses proches, veut-il laisser de lui l'image d'un résistant, qui a incarné longtemps l'immense espoir d'un changement pour une population meurtrie par des années de privation et de guerre.
Afrique Centrale
A 73 ans, l'opposant emblématique au régime de Mobutu - dont il fut pourtant Premier ministre - n'a pas cédé aux sirènes des premières élections libres et démocratiques en plus de 40 ans dans l'ex-Zaïre vantées par la communauté internationale.
Cet homme marqué par des années de lutte, dont les épaules carrées se sont légèrement voûtées et dont le sourire rare a fui le visage rond, a choisi de continuer à boycotter un processus électoral où "tout est joué d'avance", estiment ses proches.
Pour ses détracteurs et certains de ses amis, ce dernier refus ressemble énormément à une peur des élections générales prévues en 2006, les premiers scrutins où chacun pourra enfin se compter.
Celui que ses partisans nomment le "Sphinx de Limete", du nom de son quartier à Kinshasa, cultive le mythe d'un opposant irréductible, après ses jeunes années au service du parti unique de Mobutu.
Né le 14 décembre 1932 à Kananga (ex-Luluabourg du Congo belge), au Kasaï occidental (centre), Tshisekedi fut à 29 ans le premier docteur en droit du Congo indépendant.
Il est encore étudiant lorsque le jeune colonel Joseph-Désiré Mobutu "neutralise" le président Joseph Kasa-Vubu et son Premier ministre Patrice Lumumba en nommant un Collège des commissaires généraux à la tête de l'exécutif. Tshisekedi est nommé Commissaire à la justice et signe, à ce titre, en janvier 1961 le mandat d'arrêt contre Lumumba, qui mourra assassiné peu après. Après le coup d'Etat de Mobutu en novembre 1965, Tshisekedi enchaîne les postes de ministre (Intérieur, Justice, Plan) qu'il cumule à partir de 1968 avec le titre de premier secrétaire du Mouvement populaire de la révolution (MPR), le parti unique instauré par Mobutu. Il est élu député en 1970.
La rupture intervient en 1980. Co-signataire avec 12 parlementaires d'une lettre ouverte à Mobutu dénonçant les dérives d'un régime de prédation, il est emprisonné.
A sa relaxe en 1982, il est l'un des membres fondateurs de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) qui deviendra huit ans plus tard le premier parti d'opposition au MPR, après l'instauration du multipartisme. A la faveur d'une Conférence nationale souveraine destinée à ouvrir une période de transition démocratique, Tshisekedi est élu le 15 août 1992 Premier ministre, pour être révoqué sept mois plus tard.
En 1997, après la chute du régime de Mobutu, il s'oppose rapidement à Laurent-Désiré Kabila et restera un adversaire pour son fils et successeur, Joseph, actuel président d'une nouvelle transition congolaise initiée en 2003 après une guerre de près de 5 ans.
Signataire de l'Accord global de transition, il refuse toutefois de participer au gouvernement et s'installe dans le rôle de l'irréductible opposant.
Son absence de la course à la présidentielle va priver des milliers d'électeurs d'une "planche de salut" en face d'ex-belligérants "qui ont prouvé en trois ans de transition leur capacité à piller l'Etat", se désole un jeune cadre de l'UDPS.
Sans doute le Sphinx, très affaibli selon ses proches, veut-il laisser de lui l'image d'un résistant, qui a incarné longtemps l'immense espoir d'un changement pour une population meurtrie par des années de privation et de guerre.
Afrique Centrale
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