En effet, les laboratoires des Etats-majors des partis politiques autres que le Pprd sont si vigilants qu’ils attendent la Cei au tournant. Ils travaillent d’arrache-pied nuit et jour, recevant régulièrement de leurs antennes de l’intérieur tous les résultats disponibles.
Ils font parallèlement le même que la compilation de la Cei, se basant sur les résultats originaux affichés aux bureaux de vote qui restent les mêmes travail que ceux envoyés à la Cei à Kinshasa. La juxtaposition de ces résultats comme on avait fait de ceux du référendum constitutionnel du 18 décembre 2005 n’est pas une équation facile à faire digérer à l’opinion publique éveillée et méfiante.
C’est la gymnastique de cette équation qui préoccupe plus particulièrement l’Union européenne et William Swing du Ciat et de la Monuc, solidairement responsables du fiasco d’une transitiion mal pilotée et dont ils se consolent difficilement jusqu’ici. Ce sont eux qui conçoivent et dictent des stratégies d’arrière-garde à un iceberg émergé qui se trouve à Kinshasa. Certains compatriotes politiques, intellectuels et journalistes qui s’en prennent à Malu Malu se trompent de cible. Ne vaut-il pas mieux s’adresser à Dieu qu’à ses saints ?
Tout le long de la transition, Louis Michel, Aldo Ajello, Javier Solana, Barroso, à travers leurs discours et leurs régulières alliées et venues entre Bruxelles et Kinshasa, nous ont appris à comprendre qu’ils étaient des anges gardiens des animateurs des institutions de transition en RDC. Combien de fois ne les avons-nous pas entendus pleurer des millions d’euros dépensés pour financer la transition ?
Combien de fois ne les avons-nous pas entendus engueuler nos dirigeants de l’espace présidentiel, du gouvernement et du parlement comme du poisson pourri ? Voilà les véritables maîtres inspirateurs des stratégies que nous attribuons à tort ou à raison à la Cei, une simple structure d’exécution. D’ailleurs l’idéologie moderne du néocolonialisme est de ne jamais agir à visage découvert, mais se servir plutôt des nationaux apprivoisés et transformés en béni-oui-oui. Ils servent ainsi de tampons entre le peuple et les néo-colonialistes de l’univers impérialiste mercantiliste. Après le 30 juillet 2006, William Swing s’est empressé d’ordonner aux animateurs de la transition de reprendre le travail. Il s’est très réjoui dernièrement lorsque les occupants de l’espace présidentiel se sont réunis tour à tour avec les ministres de leurs Commissions respectives, notamment Jean-Pierre Bemba, Azairas Ruberwa et Arthur Z’AHIDI Ngoma.
Il se fait même le porte-parole qui rend compte à la presse à l’issue des réunions avec l’espace présidentiel auxquelles il participe, avec voix au chapitre et non à titre consultatif. Le cheminement du raisonnement de cet article permet de soulever un coin du voile de cette stratégie qui accorde la priorité à la publication des résultats de l’Est plutôt qu’à ceux de Kinshasa, de l’Ouest ou du centre du pays. Frapper les consciences, susciter le découragement, baliser la voie à la supercherie. N’a-t-on pas seulement donné un coup d’épée dans l’eau ? De toute façon, l’objectif ne semble pas avoir été atteint car on s'achemine lentement vers le second tour de la présidentielle.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire