Des tirs à l'arme lourde ont visé lundi après-midi une résidence du vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, chez qui se trouvaient les ambassadeurs membres du Comité international d'accompagnement de la transition (Ciat) en Républqiue démocratique du Congo (RDC). L'ambassadeur de Belgique se trouvait parmi eux, selon une bonne source. Des combats "assez violents" se déroulaient lundi après-midi à Kinshasa, selon un militaire européen joint par l'agence BELGA
Au-delà de l’émoi que suscite ce genre d’actes terroristes, des questions légitimes se font jour notamment celle de savoir à qui profite le crime ? L’auteur de ces tirs à l’arme lourde est à chercher parmi ceux qui peuvent disposer de telles armes et surtout ceux qui peuvent s’en servir librement dans une ville comme Kinshasa : La Monuc/Eufor, Kabila, Ruberwa et Bemba.
La Monuc et l’Eufor.
Ces deux missions internationales coûtent aux contribuables occidentaux beaucoup d’argent. Et ce coût doit se justifier. La tentation peut donc être grande dans le chef de responsables politiques de ces forces de créer de toute pièce une situation « d’insécurité contrôlée » pour justifier l’utilité de leur présence au Congo. Le fait que les ambassadeurs de la Ciat soient justement en ce moment-là chez Bemba ne pouvant qu’éloigner d’eux le soupçon d’un tel méfait.
Bemba.
Pourquoi pas un coup monté par Bemba lui-même pour accabler un adversaire qui semble aux abois après la publication des résultats. Ainsi kabila deviendra le bouc émissaire d’une cabale montée par le chairman dans le but de le discréditer auprès de la communauté internationale. Ne dit-on pas que « Qui veut noyer son chien, l’accuse de rage » ?
Hypothèse hautement improbable que Bemba s’attaque lui-même deux jours de suite juste pour accuser Kabila d’être enragé !
Kabila.
Il semble être le coupable tout désigné. Ces déboires dans l’affaire de la vente de l’uranium à l’Iran, son voyage éclair aux Etats-Unis, son échec à l’emporter au premier tour sont autant d’éléments qui peuvent conduire ses soutiens extérieurs d’hier à regarder dans une autre direction, à chercher une alternative à l’homme « à la grande capacité d’écoute ».Ces tirs à l’arme lourde contre la résidence de Bemba peuvent être les signes schizophréniques d’un homme désespéré, un geste d’autodéfense de Kabila pour rappeler aux faiseurs de roi occidentaux qu’il reste incontournable dans la résolution de la crise congolaise, grâce notamment à la capacité de nuisance de ses Gssp.
Ruberwa.
C’est certainement à lui que profite le plus cette situation si l’on y regarde de plus près : il est le grand perdant de ces élections et il sait que lui et son parti, le Rcd, vont complètement disparaître de la scène politique congolaise à l’issue du deuxième tour. Il a les moyens de disposer d’armes lourdes en tant que patron de la défense nationale et il a la possibilité d’infiltrer des mercenaires à Kinshasa pour commettre ces genres d’actes. Quoi de plus facile que d’attendre le bon moment. Et la rencontre entre Bemba et les ambassadeurs du Ciat, juste au lendemain de la publication des résultats du premier tour était une occasion trop belle pour cet homme que l’on dit volontiers intelligent, déterminé, froid et calculateur.
Dans ce cas Ruberwa agirait en parfait accord avec Kabila.
Autre hypothèse.
Et si cette démonstration excessive et cette utilisation abusive de la force armée n’était qu’un message que Kabila, avec la complicité de la communauté internationale, lance à tous les autres candidats qui auraient en tête de déposer des réclamations auprès de la Cour suprême de justice pour contester les résultats du scrutin du 30 juillet dernier. N’oublions pas que le délai pour un tel dépôt est de trois jours et qu’à ce jour, soit deux jours après l’annonce des résultats provisoires, les états-majors de partis politiques sont certainement plus préoccupés par leur propre situation sécuritaire que par une quelconque saisine de la Csj.
En conclusion...
... et quelque soit l’auteur de ces actes terroristes, nous savons tous que ces messieurs vont « diligenter » une enquête dont les coupables ne seront jamais connus car les loups ne se mangent pas entre eux. Le processus électoral va continuer son petit bonhomme de chemin et le peuple congolais verra une fois de plus s’envoler ses espoirs d’un Etat démocratique comme ce fut le cas en 1961 avec la mort de Lumumba, les mêmes causes produisant les mêmes effets. Si aujourd’hui nous pouvons supposer que les perdants du premier tour n’accepteront pas facilement leur défaite, il sera utopique de supposer que le perdant du deuxième tour l’acceptera de gaieté de cœur.
Espérons seulement que les événements malheureux de ce lundi 21 août ne sont pas les prémices d’un cycle de violences dans lequel notre pays risque de sombrer dans les prochains jours car à l’instar de la Finul (Force Intérimaire des Nations Unies au Liban) qui n’avait d’autre choix que de se cacher derrière de sacs de sable pour se protéger de tirs des missiles israéliens, notre crainte est grande de voir la Monuc/Eufor n’avoir d’autre choix que de détaller comme des lapins, en nous laissant livrer à notre propre folie, une fois qu’elle aura exfiltré les ressortissants occidentaux si la logique des armes venait à supplanter celle des urnes.
Par Jean-Eric Badibanga.
Au-delà de l’émoi que suscite ce genre d’actes terroristes, des questions légitimes se font jour notamment celle de savoir à qui profite le crime ? L’auteur de ces tirs à l’arme lourde est à chercher parmi ceux qui peuvent disposer de telles armes et surtout ceux qui peuvent s’en servir librement dans une ville comme Kinshasa : La Monuc/Eufor, Kabila, Ruberwa et Bemba.
La Monuc et l’Eufor.
Ces deux missions internationales coûtent aux contribuables occidentaux beaucoup d’argent. Et ce coût doit se justifier. La tentation peut donc être grande dans le chef de responsables politiques de ces forces de créer de toute pièce une situation « d’insécurité contrôlée » pour justifier l’utilité de leur présence au Congo. Le fait que les ambassadeurs de la Ciat soient justement en ce moment-là chez Bemba ne pouvant qu’éloigner d’eux le soupçon d’un tel méfait.
Bemba.
Pourquoi pas un coup monté par Bemba lui-même pour accabler un adversaire qui semble aux abois après la publication des résultats. Ainsi kabila deviendra le bouc émissaire d’une cabale montée par le chairman dans le but de le discréditer auprès de la communauté internationale. Ne dit-on pas que « Qui veut noyer son chien, l’accuse de rage » ?
Hypothèse hautement improbable que Bemba s’attaque lui-même deux jours de suite juste pour accuser Kabila d’être enragé !
Kabila.
Il semble être le coupable tout désigné. Ces déboires dans l’affaire de la vente de l’uranium à l’Iran, son voyage éclair aux Etats-Unis, son échec à l’emporter au premier tour sont autant d’éléments qui peuvent conduire ses soutiens extérieurs d’hier à regarder dans une autre direction, à chercher une alternative à l’homme « à la grande capacité d’écoute ».Ces tirs à l’arme lourde contre la résidence de Bemba peuvent être les signes schizophréniques d’un homme désespéré, un geste d’autodéfense de Kabila pour rappeler aux faiseurs de roi occidentaux qu’il reste incontournable dans la résolution de la crise congolaise, grâce notamment à la capacité de nuisance de ses Gssp.
Ruberwa.
C’est certainement à lui que profite le plus cette situation si l’on y regarde de plus près : il est le grand perdant de ces élections et il sait que lui et son parti, le Rcd, vont complètement disparaître de la scène politique congolaise à l’issue du deuxième tour. Il a les moyens de disposer d’armes lourdes en tant que patron de la défense nationale et il a la possibilité d’infiltrer des mercenaires à Kinshasa pour commettre ces genres d’actes. Quoi de plus facile que d’attendre le bon moment. Et la rencontre entre Bemba et les ambassadeurs du Ciat, juste au lendemain de la publication des résultats du premier tour était une occasion trop belle pour cet homme que l’on dit volontiers intelligent, déterminé, froid et calculateur.
Dans ce cas Ruberwa agirait en parfait accord avec Kabila.
Autre hypothèse.
Et si cette démonstration excessive et cette utilisation abusive de la force armée n’était qu’un message que Kabila, avec la complicité de la communauté internationale, lance à tous les autres candidats qui auraient en tête de déposer des réclamations auprès de la Cour suprême de justice pour contester les résultats du scrutin du 30 juillet dernier. N’oublions pas que le délai pour un tel dépôt est de trois jours et qu’à ce jour, soit deux jours après l’annonce des résultats provisoires, les états-majors de partis politiques sont certainement plus préoccupés par leur propre situation sécuritaire que par une quelconque saisine de la Csj.
En conclusion...
... et quelque soit l’auteur de ces actes terroristes, nous savons tous que ces messieurs vont « diligenter » une enquête dont les coupables ne seront jamais connus car les loups ne se mangent pas entre eux. Le processus électoral va continuer son petit bonhomme de chemin et le peuple congolais verra une fois de plus s’envoler ses espoirs d’un Etat démocratique comme ce fut le cas en 1961 avec la mort de Lumumba, les mêmes causes produisant les mêmes effets. Si aujourd’hui nous pouvons supposer que les perdants du premier tour n’accepteront pas facilement leur défaite, il sera utopique de supposer que le perdant du deuxième tour l’acceptera de gaieté de cœur.
Espérons seulement que les événements malheureux de ce lundi 21 août ne sont pas les prémices d’un cycle de violences dans lequel notre pays risque de sombrer dans les prochains jours car à l’instar de la Finul (Force Intérimaire des Nations Unies au Liban) qui n’avait d’autre choix que de se cacher derrière de sacs de sable pour se protéger de tirs des missiles israéliens, notre crainte est grande de voir la Monuc/Eufor n’avoir d’autre choix que de détaller comme des lapins, en nous laissant livrer à notre propre folie, une fois qu’elle aura exfiltré les ressortissants occidentaux si la logique des armes venait à supplanter celle des urnes.
Par Jean-Eric Badibanga.
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