A la suite des événements des 20, 21 et 22 août, la communauté internationale achète un hélicoptère à Jean-Pierre Bemba. Le geste vise à donner les mêmes chances aux deux candidats en lice au deuxième tour de la présidentielle. La Communauté internationale multiplie des initiatives pour que le deuxième tour de l’élection présidentielle se déroule dans de bonnes conditions. Mais qu’en plus, les résultats de ces élections soient acceptés par tous les candidats qui doivent se soumettre au verdict des urnes.
Aussi s’est-elle engagée à enlever tout prétexte susceptible de soulever de la contestation tant sur le plan sécuritaire qu’en ce qui concerne le déroulement de la campagne électorale de deux candidats.Des sources concordantes et dignes de foi, nous apprenons dans les couloirs des chancelleries que les partenaires extérieurs sont déterminés à rencontrer les préoccupations du peuple congolais.
C’est-à-dire, réunir toutes les conditions optimales pour la réussite de dernières élections, particulièrement le deuxième tour de la présidentielle 2006.Au plan financier et logistique, les choses se déroulent normalement, a confirmé dernièrement à New York, William Swing, Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et responsable de la Monuc. Entre-temps, à Kinshasa, les patrouilles mixtes, Monuc-Eufor- Police sont entrées en action. La cagnotte, 46 millions de dollars, est prête pendant que le déploiement des kits électoraux et l’impression des bulletins de vote sont effectifs.Les partenaires extérieurs ont tiré par ailleurs les leçons utiles des incidents graves du mois d’août pour qu’ils ne se répètent plus. Incidents qui avaient provoqué des affrontements meurtriers entre la Garde présidentielle du chef de l’Etat, J. Kabila, et la garde rapprochée de JP Bemba.
Au cours de ces affrontements, outre de nombreux morts tant dans les deux camps qu’au sein de la population civile, il y a eu bien sûr la destruction de l’hélicoptère de JP Bemba.Hélicoptère qui lui avait permis de battre campagne sur toute l’étendue du pays durant le premier tour. Devant cette situation, et dans la série des initiatives visant à réconcilier les deux candidats, le vice-président de la République en charge des questions économiques et financières, challenger de J. Kabila au deuxième tour, avait émis comme préalable le remboursement de son hélicoptère détruit. Condition posée avant de réintégrer l’espace présidentiel, le gouvernement et de rencontrer J. Kabila.Voilà qu’il nous revient, des sources concordantes, que la communauté internationale a levé l’option d’acheter à Jean-Pierre Bemba un hélicoptère pour éviter tout prétexte qui pourrait susciter de l’animosité entre les deux candidats.
L’objectif visé est d’accorder les mêmes chances à Kabila et Bemba pour qu’ils battent campagne électorale de façon équilibrée et ne s’appuient sur aucun subterfuge, pour contester les résultats.Car, pour la communauté internationale, c’est l’un des prix à payer dans le but de soutenir l’élan du peuple congolais qui s’est conduit dignement depuis le déclenchement du processus électoral. Aussi, les graves incidents du mois d’août ne devraient en aucun cas servir de prétexte pour maintenir ce même peuple en otage.Des préalablesCependant, il ne faut pas se leurrer. Le geste de cette même communauté internationale a aussi un autre prix: celui de voir les engagements pris par les deux candidats et les deux parties lors des travaux mixtes être scrupuleusement respectés.
Il s’agit, vous vous en doutez, de l’engagement portant démilitarisation de la ville de Kinshasa du cantonnement des unités militaires dans leurs casernes, et de l’interdiction de recourir à des discours de la haine et de division dans les médias.Les deux parties avaient formellement pris ces engagements, affirmant leur détermination de les respecter. Aussi, s’agit-il d’un vrai test d’hommes d’Etat pour Joseph Kabila et Jean-Pierre Bemba qui ont exprimé légitimement leurs ambitions de poser leur candidature à la magistrature suprême.
En effet, les incidents du mois d’août constituent une tache noire sur leur parcours politique. L’occasion leur est donnée de prouver qu’il s’agissait seulement d’un incident de parcours, mais qu’ils ont la capacité politique, intellectuelle et morale de conduire le peuple congolais vers de meilleures destinées. Et non sur des sentiers de guerre à travers des discours pointilleux, haineux qui divisent plus qu’ils ne rassemblent.
Il est vrai que l’on attend d’eux un comportement d’homme d’Etat, de rassembleur, de visionnaire pour propulser ce pays vers d’outres horizons plus cléments.Partant, ils doivent puiser dans les valeurs intrinsèques congolaises pour maîtriser leur entourage qui excelle dans des discours enflammés que raffolent des « fous du roi ». Disposer des collaborateurs qui, même lors de la campagne électorale, ont le sens de la dignité; de responsabilité , car la République démocratique du Congo n’est pas une République bananière, ayant à la tête des personnes aux réactions épidermiques.
Qui incitent à la violence.
Qu’il soit compris une fois pour toutes qu’au terme de ce deuxième tour, J. Kabila et JP Bemba ne seront pas tous les deux victorieux. Il y aura un vainqueur et un perdant. Cependant, pour que tous les deux partent avec les mêmes faveurs des pronostics, la communauté internationale a tenu à poser ce geste qui ne constitue nullement le verdict des incidents du mois d’août afin d’éviter toute interprétation sélective.
Mais cette volonté de disposer des élections apaisées en enlevant tout prétexte à l’un et à l’autre de provoquer des incidents. Mais conformément à la dernière « Déclaration du Conseil de sécurité des Nations unies », il est entendu que cette même communauté internationale a promis des sanctions sévères à l’endroit de celui qui se permettrait de perturber les élections, avant, pendant et après les scrutins. Voilà pourquoi, en échange à ce geste, les deux candidats et leurs collaborateurs doivent impérativement respecter et honorer leurs engagements d’hommes d’Etat.
Le Potentiel
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