Le Rwanda s'est opposé mardi au projet des Nations unies d'utiliser
des drones de surveillance dans l'est de la République démocratique du Congo
(RDC) afin de renforcer les moyens d'action des casques bleus de la Monusco.
Kigali dit ne pas vouloir que
l'Afrique devienne le laboratoire d'équipements pour des services de
renseignement étrangers.
Le recours à ces appareils sans
pilote a été exposé par Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint de l'Onu
chargé des opérations de maintien de la paix, lors d'une session à huis clos du
Conseil de sécurité, a-t-on appris de sources diplomatiques.
L'idée n'est pas nouvelle: l'Onu
demande de tels drones de surveillance depuis 2008.
La requête n'a jamais été
acceptée, mais a été relancée ces dernières semaines avec la progression des
rebelles du M23 dans la province du Nord-Kivu, dont les casques bleus de la
mission de stabilisation de l'Onu au Congo n'ont pu enrayer l'avancée.
Le Rwanda, qui doit se défendre
des accusations lancées par des experts de l'Onu selon lesquels les rebelles du
M23 bénéficient de son soutien, a clairement estimé que la demande d'Hervé
Ladsous était prématurée.
"Il n'est pas avisé
d'utiliser un équipement sur lequel nous n'avons pas suffisamment
d'informations", a dit à Reuters le numéro deux de la délégation rwandaise
à l'Onu, Olivier Nduhungirehe."L'Afrique ne deviendra pas un laboratoire
pour du matériel de surveillance étranger", a-t-il ajouté.
Le secrétaire général de l'Onu,
Ban Ki-moon, doit remettre dans les prochaines semaines au Conseil de sécurité
un rapport sur les moyens de renforcer la Monusco, dont les insuffisances ont
été mises en lumière par la prise de Goma en novembre. Les rebelles du M23 ont tenu la
capitale du Nord-Kivu, à la frontière avec le Rwanda, pendant onze jours avant
de s'en retirer.
De source diplomatique, on
rapporte que les Rwandais ont prévenu le Conseil de sécurité que les casques
bleus de la Monusco seraient considérés comme des "belligérants"
s'ils déploient des drones dans l'Est congolais.
Olivier Nduhungirehe a précisé
qu'il était vital de faire le jour sur les implications que de tels moyens
aériens auraient sur la souveraineté territoriale des Etats de la région.
(Henri-Pierre André pour le service français)
Source: Reuters France
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