30 novembre 2005

R.D.Congo: la tension monte entre le CIAT et le Gouvernement.









L’opinion a suivi le communiqué du Comité International d’Accompagnement de la Transition, CIAT en sigle, du 25 novembre 2005, en rapport avec le processus électoral et les conditions de l’Armée nationale. Tout en prenant acte de la satisfaction du CIAT en ce qui concerne les efforts fournis pour l’enregistrement des électeurs, ainsi que de l’exhortation pour le bon déroulement du référendum constitutionnel et pour doter le pays des lois sur l’amnistie et les opérations électorales, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo tient cependant à faire les observations suivantes à l’attention du CIAT:
1. Le Gouvernement regrette que, pour une question aussi sensible comme la condition des militaires, le CIAT ait affirmé sur la place publique que les autorités congolaises, dont le Gouvernement, ont échoué sciemment dans la paie, l’entretien et les conditions sanitaires des militaires.
Le Gouvernement rappelle à cet égard au CIAT que, conformément aux us et coutumes diplomatiques, il est astreint à un devoir de réserve et à utiliser les canaux de communication indiqués dans leurs rapports. Il rappelle en outre qu’il existe un cadre de concertation avec les hautes autorités du pays, cadre au sein duquel on peut exprimer ses avis et considérations. Ce n’est pas en agitant la rue que le CIAT accomplirait sa tâche.
Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo réaffirme son engagement et sa détermination à améliorer les conditions des militaires conformément aux promesses faites au Conseil de Sécurité des Nations Unies et dans la mesure des moyens disponibles.
Enfin, le Gouvernement de la République attire l’attention de l’opinion en général et du CIAT en particulier sur les conséquences que pourraient avoir de telles affirmations sur le moral et la discipline dans l’Armée. Le CIAT, institution d’accompagnement de la Transition se doit d’adopter une attitude de réserve de manière à éviter de tomber dans le piége de l’intoxication et de la manipulation.
Le rôle des Ambassadeurs n’est pas de se substituer aux autorités compétentes, ce qui serait une négation des principes sur lesquels s’établissent les relations entre Etats.
2. Toujours au mépris des us et coutumes diplomatiques, le CIAT s’est évertué à discréditer le gouvernement en l’accusant de poursuivre des agendas cachés et de pratiquer la corruption.
Le Gouvernement manifeste son indignation et désapprouve énergiquement les allégations mensongères contre les institutions d’un Etat souverain et stigmatise cette témérité qui n’honore pas la diplomatie moderne.
3. Concernant le rapport EUSEC, le Gouvernement de la République, tout en réaffirmant la nécessité de collaborer étroitement avec les partenaires, rappelle que la gestion de l’Armée relève de la souveraineté du pays et que, dans le contexte politique actuel, cette gestion nécessite des concertations internes. A cet effet, le report des réunions projetées, loin d’être une manifestation du refus de collaborer, correspond au souci d’harmoniser la position de la République.
4. Le gouvernement fustige tout discours insincère, attentatoire à la dignité du peuple congolais et condamne tout propos discourtois à l’égard des institutions de la République.
5. Le gouvernement rappelle que la provocation n’est pas la meilleure attitude dans les relations entre les Etats.
6. Le gouvernement ne tolérera pas les actes d’ingérence dans les affaires intérieures et d’humiliation du peuple congolais.
La République Démocratique du Congo n’étant pas une colonie, n’a pas d’autorité au-dessus d’elle. Aussi, rappelle-t-elle que l’assistance à un Etat ne doit pas être assimilée à l’esclavage ni à l’asservissement.
7. La mission du CIAT est d’accompagner le processus et non de le déstabiliser. Celui-ci requiert un minimum de confiance pour une meilleure collaboration entre les différents partenaires. Enfin, le Gouvernement recommande au CIAT d’adopter dorénavant une attitude plus réservée afin d’éviter des frictions inutiles et réitère sa détermination à faire aboutir le processus de transition dans l’esprit de la Constitution et de l’Accord GLobal et Inclusif.
Fait à Kinshasa, le Ministre de la Presse et Information et Porte-Parole du Gouvernement,
Henri MOVA Sakanyi.

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