Les acteurs politiques congolais ont habitué l’opinion publique à un langage dénué de toutes fioritures, aussi ordurier que celui des chiffonniers ou des dockers. Au cours des émissions télévisées dont ils sont devenus coutumiers, très de peu de leaders politiques usent de termes courtois quand ils parlent des «autres», surtout de l’abbé président de la Commission électorale indépendante.
Cela s’est remarqué tout au long de la très controversée transition qui en est aujourd’hui à son 34ème mois d’existence. Et, les observateurs en sont à s’interroger sur ce que sera l’image de la prochaine campagne électorale, lorsque des candidats en manque de projet de société voudront se mettre en valeur, «déballant» à tout va les autres concurrents.
DEBALLAGES ANNONCES
Sans le dire ouvertement, des candidats aux prochaines élections, particulièrement à la présidentielle, laissent entrevoir dans leurs messages des plans de campagne destinés à «faire un déballage» sur la vie et la gestion passée ou présente de leurs adversaires.
Les premières attaques devraient porter sur la «nationalité congolaise d’origine». En effet, l’article 72 de la Constitution du 18 février 2006 stipule que «nul ne peut être candidat à l’élection du président de la République s’il ne remplit les conditions ci-après : posséder la nationalité congolaise d’origine…».
De son côté, la Loi électorale se limite à dire «être de nationalité congolaise» (Art. 9) s’agissant des conditions d’éligibilité des candidats, laissant libre cours à l’interprétation des uns et des autres.
Au sujet justement de la nationalité, l’article 10 de la Constitution dispose que «la nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut être détenue concurremment avec aucune autre. La nationalité congolaise est soit d’origine, soit d’acquisition individuelle. Est Congolais d’origine, toute personne appartenant aux groupements ethniques dont les personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu le Congo (présentement la République démocratique du Congo) à l’indépendance».
A ce propos, certains services d’intelligence détiendraient des éléments de preuve sur la détention, par-devers quelques hautes personnalités congolaises, d’une autre nationalité (belge, française, américaine…) acquise sous divers prétextes, dont l’exil. «Des passeports existent», aurait-on indiqué au parlement lors de quelque audition.
Le débat sur le Congolais «de père» ou «de mère» ne manquera pas, non plus, d’alimenter les rassemblements populaires organisés par les candidats.
En outre, la gestion, qui sera naturellement qualifiée de «désastreuse» et de «maffieuse» tant qu’il s’agira de celle des autres, la «mienne» ayant «toujours été exemplaire», fera le lit des acteurs politiques. Le candidat «modèle», après s’être encensé avec volubilité, désignera à la vindicte publique tous ceux de ses adversaires «qui ne méritent pas la confiance du peuple».
Dans tous les cas, les nombreux rapports du panel d’experts de l’Onu sur les pillages des richesses de la Rdc et du parlement de transition sur la gestion «calamiteuse» du patrimoine de l’Etat, ainsi que les différents audits diligentés par la Cour des comptes illustreront certainement les discours vindicatifs de certains candidats.
Quant aux crimes, commis par les ex-belligérants depuis 1996, ils constitueront le plat de résistance des candidats de l’opposition politique n’ayant «pas de mains rouges du sang des Congolais».
Des projets de société, il en sera très peu question dans les discours - que l’on imagine déjà «enflammés» - de candidats qui, pour la plupart, ne gardent de leur village qu’un très lointain souvenir. «Des cadeaux, ils en font maintenant, mais personne n’a construit une boutique ou une petite maison pour se parents ici», rapporte la presse dans l’arrière-pays, citant des villageois désabusés.
INTERDITS
Pour prévenir toute attitude des acteurs politiques à même de conduire à des actes répréhensibles, le législateur a mis en place des garde-fous.
C’est ainsi qu’en matière de campagne électorale, la Loi électorale stipule (Art. 34) qu’«aucun individu, parti politique ou regroupement politique ne peut inciter quiconque à commettre un acte de nature à entraîner des violences, des menaces ou à priver d’autres personnes de l’exercice de leurs droits ou libertés constitutionnellement garantis».
Le même article souligné qu’«à l’exception des propos susceptibles d’inciter au mépris envers les tiers, à la haine, au racisme ou à tout autre fait prévu par les lois de la République, les candidats s’expriment librement au cours de leur campagne électorale».
Les mêmes interdits sont contenus dans le Code de bonne conduite des partis politiques de la Rdc, que la plupart des leaders d’opinion ont signés en mars 2005, sauf ceux d’un grand parti de la mouvance présidentielle.
Au chapitre des «obligations», les partis politiques «s’engagent à s’interdire» toute attitude, tout comportement, tout propos de nature à porter atteinte à la dignité, à la vie privée, à l’intégrité physique des personnes, des biens publics et privés. Ils acceptent de «faire preuve de retenue» dans les discours, attitudes et comportements et de respecter les opinions d’autrui.
Comme on peut s’en rendre compte, les garde-fous sont en place, mais c’est au niveau des hommes que va se poser le fond du problème. «Les acteurs politiques vont s’engager dans la campagne électorale sans avoir réussi à se réconcilier», s’est inquiété vendredi un sénateur sur une chaîne de télévision privée. «Rien n’a été fait concrètement, depuis le début de la transition en 2003, pour instaurer entre eux un véritable climat de confiance et de respect mutuel», a-t-il déploré.
Cela s’est remarqué tout au long de la très controversée transition qui en est aujourd’hui à son 34ème mois d’existence. Et, les observateurs en sont à s’interroger sur ce que sera l’image de la prochaine campagne électorale, lorsque des candidats en manque de projet de société voudront se mettre en valeur, «déballant» à tout va les autres concurrents.
DEBALLAGES ANNONCES
Sans le dire ouvertement, des candidats aux prochaines élections, particulièrement à la présidentielle, laissent entrevoir dans leurs messages des plans de campagne destinés à «faire un déballage» sur la vie et la gestion passée ou présente de leurs adversaires.
Les premières attaques devraient porter sur la «nationalité congolaise d’origine». En effet, l’article 72 de la Constitution du 18 février 2006 stipule que «nul ne peut être candidat à l’élection du président de la République s’il ne remplit les conditions ci-après : posséder la nationalité congolaise d’origine…».
De son côté, la Loi électorale se limite à dire «être de nationalité congolaise» (Art. 9) s’agissant des conditions d’éligibilité des candidats, laissant libre cours à l’interprétation des uns et des autres.
Au sujet justement de la nationalité, l’article 10 de la Constitution dispose que «la nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut être détenue concurremment avec aucune autre. La nationalité congolaise est soit d’origine, soit d’acquisition individuelle. Est Congolais d’origine, toute personne appartenant aux groupements ethniques dont les personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu le Congo (présentement la République démocratique du Congo) à l’indépendance».
A ce propos, certains services d’intelligence détiendraient des éléments de preuve sur la détention, par-devers quelques hautes personnalités congolaises, d’une autre nationalité (belge, française, américaine…) acquise sous divers prétextes, dont l’exil. «Des passeports existent», aurait-on indiqué au parlement lors de quelque audition.
Le débat sur le Congolais «de père» ou «de mère» ne manquera pas, non plus, d’alimenter les rassemblements populaires organisés par les candidats.
En outre, la gestion, qui sera naturellement qualifiée de «désastreuse» et de «maffieuse» tant qu’il s’agira de celle des autres, la «mienne» ayant «toujours été exemplaire», fera le lit des acteurs politiques. Le candidat «modèle», après s’être encensé avec volubilité, désignera à la vindicte publique tous ceux de ses adversaires «qui ne méritent pas la confiance du peuple».
Dans tous les cas, les nombreux rapports du panel d’experts de l’Onu sur les pillages des richesses de la Rdc et du parlement de transition sur la gestion «calamiteuse» du patrimoine de l’Etat, ainsi que les différents audits diligentés par la Cour des comptes illustreront certainement les discours vindicatifs de certains candidats.
Quant aux crimes, commis par les ex-belligérants depuis 1996, ils constitueront le plat de résistance des candidats de l’opposition politique n’ayant «pas de mains rouges du sang des Congolais».
Des projets de société, il en sera très peu question dans les discours - que l’on imagine déjà «enflammés» - de candidats qui, pour la plupart, ne gardent de leur village qu’un très lointain souvenir. «Des cadeaux, ils en font maintenant, mais personne n’a construit une boutique ou une petite maison pour se parents ici», rapporte la presse dans l’arrière-pays, citant des villageois désabusés.
INTERDITS
Pour prévenir toute attitude des acteurs politiques à même de conduire à des actes répréhensibles, le législateur a mis en place des garde-fous.
C’est ainsi qu’en matière de campagne électorale, la Loi électorale stipule (Art. 34) qu’«aucun individu, parti politique ou regroupement politique ne peut inciter quiconque à commettre un acte de nature à entraîner des violences, des menaces ou à priver d’autres personnes de l’exercice de leurs droits ou libertés constitutionnellement garantis».
Le même article souligné qu’«à l’exception des propos susceptibles d’inciter au mépris envers les tiers, à la haine, au racisme ou à tout autre fait prévu par les lois de la République, les candidats s’expriment librement au cours de leur campagne électorale».
Les mêmes interdits sont contenus dans le Code de bonne conduite des partis politiques de la Rdc, que la plupart des leaders d’opinion ont signés en mars 2005, sauf ceux d’un grand parti de la mouvance présidentielle.
Au chapitre des «obligations», les partis politiques «s’engagent à s’interdire» toute attitude, tout comportement, tout propos de nature à porter atteinte à la dignité, à la vie privée, à l’intégrité physique des personnes, des biens publics et privés. Ils acceptent de «faire preuve de retenue» dans les discours, attitudes et comportements et de respecter les opinions d’autrui.
Comme on peut s’en rendre compte, les garde-fous sont en place, mais c’est au niveau des hommes que va se poser le fond du problème. «Les acteurs politiques vont s’engager dans la campagne électorale sans avoir réussi à se réconcilier», s’est inquiété vendredi un sénateur sur une chaîne de télévision privée. «Rien n’a été fait concrètement, depuis le début de la transition en 2003, pour instaurer entre eux un véritable climat de confiance et de respect mutuel», a-t-il déploré.
source: www.lepotentiel.com
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