De son exil étasunien, Jacques Matanda ma Mboyo Kudia Kubanza entrevoit le pire pour l'ex-Zaïre. Si Étienne Tshisekedi wa Mulumba et les «forces patriotiques cristallisées» autour de lui ne sont pas impliqués dans l'organisation des élections libres, démocratiques et transparentes, le pays va droit contre un mur. Sans cette implication, dit l'homme, 46 ans, surnommé lors de la Conférence nationale souveraine, «la terreur de l'Opposition», la nation et le peuple r-dcongolais ne pourront mettre le cap sur la réconciliation nationale.
Après treize ans… d'un «séjour de travail politique», mais aussi de silence, marqué par un séjour carcéral de six mois pour séjour illégal au pays de l'Oncle Sam - arrêté alors qu'il manifestait devant la Maison Blanche - et qui le conduisit à un début de grève de la faim, ma Mboyo Kudia Kubanza annonce son retour au pays. Sous conditions. Originaire côté paternel du village Mbulu, dans Masimanimba, province du Bandundu, et de la province Orientale côté maternel qui en fit un proche du général ancien Premier ministre de Mobutu, Norbert Likulia Bolongo, marié et père d'un enfant, ma Mboyo Kudia Kubanza ne cherche pas à être ministre dans un gouvernement qui sortirait des prochaines joutes électorales mais de s'installer à l'Hôtel de ville de Kinshasa comme maire. Il a décidé de conduire aux prochains scrutins une liste aux provinciales. Est-ce la fin d'une «mission bien précise» dont il dit avoir été investi en 1993 dans le cadre de la lutte pour l'instauration de l'État de droit et la démocratie? De tout cela, et de l'évolution politique du pays, ma Mboyo présenté, dans les années 90, comme le fils politique de Tshikas - un énième -, parle ci-après depuis les États-Unis après une précédente expérience qui faillit tourner à la polémique - oubliant qu'un journal est un espace graphique limité, ma Mboyo avait accusé «le Soft International» d'avoir charcuté ses déclarations. Premier constat: le fils du supplicié de Mobutu, la terreur d'une certaine classe politique de Masimanimba qu'il accuse d'avoir conduit à la mort son père, n'a pris aucune ride tout au moins dans sa verve oratoire. Face à ses ex-camarades de l'opposition, l'ex-enfant-barbudos est très amer. «Pourquoi ce long silence? J'ai quitté le pays, il y a treize ans, en novembre 1993. À l'époque, je participais à la direction de l'Opposition où j'étais élu par mes pairs président de la Commission des stratégies. J'avais à mon actif de nombreuses actions politiques déterminantes dans les victoires remportées par l'Opposition sur le système dictatorial. J'en citerais trois: le sauvetage de la Conférence nationale souveraine - avec notamment la neutralisation de la direction mise en place par le pouvoir dictatorial -, la mise en place d'un Bureau conduit par les Forces du changement - notamment par Mgr Laurent Monsengwo Pasinya et la gestion des stratégies ayant abouti à la brillante élection du Premier ministre, chef du gouvernement mis en place par le peuple réuni en Conférence. À cette époque, je faisais l'objet de toutes sortes de sollicitation de la part de la dictature en place en contrepartie d'un débauchage et d'une trahison de la cause de notre peuple. Outre les avantages politiques, il y avait des offres en argent. Au sein de la classe politique, très peu ont pu dire non à ce type de sollicitations. Il s'agit d'un gage de ma fidélité à la cause de notre peuple. Je n'ai jamais changé».
Pourquoi avoir quitté le pays?
Je sais qu'un jour, le peuple congolais qui a une mémoire, appréciera. J'avais été contraint de partir dès lors qu'il m'était apparu que des orientations extrêmement dangereuses étaient imprimées à la direction de l'Opposition. Ces orientations se faisaient contre les avis et considérations que j'émettais en qualité de président de la Commission des stratégies lors des «Négociations du Palais du peuple». Je ne voulais pas partager la responsabilité de l'échec que j'avais annoncé. Voilà pourquoi j'avais démissionné de mes fonctions et je m'étais retiré desdites «négociations». Le plus rigolo était que bien des gens n'aient pu comprendre que j'aie pu ainsi renoncer aux deux cents dollars de per diem.
Et vous avez décidé de prendre les armes?
J'étais parti pour Luanda en Angola tenter de faire jonction avec les Gendarmes katangais. Plus tard, je me suis retrouvé à Kampala en Ouganda avec le général André Kisase Ngandu, un digne fils de la République et un grand homme dont l'héroïsme a été battu en brèche. Et aussi avec «Mukubwa» Ismaël Tutwemoto du MNC/Cocorico et son adjoint Dunia. Et me voilà à présent aux États-Unis, après avoir séjourné, notamment en Tanzanie, à Goma, en Grande-Bretagne, au Canada, en France, en Allemagne…
Avez-vous échoué dans votre tentative de la lutte armée?
Il s'est agi plutôt d'un long séjour de travail politique. Quand j'ai quitté le pays en novembre 1993, j'étais porteur d'un «Ordre de mission» s'inscrivant dans le cadre de la lutte de notre peuple pour l'instauration de l'État de droit et la démocratie dans notre pays. Nonobstant cet «Ordre de mission», les traîtres positionnés au sein de l'Opposition m'ont rendu de très mauvais services. Au-delà de ma personne, c'est le peuple qui a payé le prix fort de ces duplicités. Nous en parlerons un jour. Si Dieu le veut.
Quels enseignements tirez-vous de ce «séjour de travail politique»?
J'ai beaucoup appris. De sorte qu'aujourd'hui, j'ai une idée plus précise de la cause des échecs que les Forces patriotiques congolaises n'ont cessé d'enregistrer alors qu'elles jouissent de l'adhésion d'une plus large majorité des populations congolaises.
Quels sont ces échecs?
Nos échecs passés ont été principalement le fait de l'ignorance qui s'accompagne du mensonge et de la désinformation institutionnalisés au sein de l'élite politique et intellectuelle congolaise. Il s'agit notamment de notre ignorance sur les mécanismes qui président à notre destinée tant au niveau international que national. Cette ignorance est à l'origine de l'amateurisme, des légèretés, du manque total d'auto-discipline et des complaisances criminelles qui, le plus souvent, caractérisent notre méthodologie de travail politique…
Comment y remédier?
Cette ignorance, entretenue au sein du leadership politique par des forces extérieures et leurs relais locaux, a des effets extrêmement négatifs sur la vie de la nation et du peuple. Ces derniers attendent des orientations et des ordres précis de l'élite politique. Plongée et maintenue dans cet état d'ignorance entretenue, l'élite a perdu le sens de l'initiative, se trouve désormais à la traîne, réagit au coup par coup, est dépourvue des perspectives à court, moyen et long termes, et est contrainte de subir les événements. Du fait de cette ignorance collective savamment entretenue, il a fallu l'obstination et la détermination d'un individu, Étienne Tshisekedi wa Mulumba, pour que cette élite se trouve en position d'exiger la tenue des véritables «négociations politiques inter congolaises» afin de mettre en place des conditions optimales pour la tenue des élections véritablement libres, démocratiques et transparentes. Cette ignorance a amené l'élite à tomber dans le piège qui fait perdre totalement de vue l'extraordinaire force que constitue, par exemple, la descente dans les rues d'une grande partie de dix millions d'habitants vivant dans la ville de Kinshasa…
Mais la rue a montré ses limites le 30 juin 2005?
Certes, la réussite de cette descente dans les rues de Kinshasa ne sera pas le fait d'un décret. Il faudrait préparer et organiser les masses en amont en créant préalablement les conditions objectives. En tout état de cause, la descente permanente dans les rues de Kinshasa devrait mettre définitivement fin à un processus ayant abouti au désastre écologique, humanitaire, politique, économique, social et sanitaire, qui a coûté la vie à plus ou moins six millions de Congolais. Par la même occasion, le peuple congolais pourra mettre fin à plus de dix années de sa prise en otage par un réseau terroriste, criminel, esclavagiste et kleptomane d'origine étrangère. L'élite politique et intellectuelle doit avoir sans cesse présent à l'esprit qu'elle a le devoir absolu d'opérer en se conformant aux principes du droit international qui régit la communauté internationale. La vraie. Celle qui a recours à toutes sortes des voies et moyens pour combattre les organisations terroristes et criminelles à travers le monde. Je me demande comment cette élite peut justifier sa résignation face à un réseau terroriste et criminel notoirement connu et identifié comme auteur et responsable de la mort de plus au moins six millions de Congolais dans leur pays. Si le peuple congolais n'a pas les milliards de dollars pour le combat, il a au moins la capacité de descendre massivement dans la rue…
Comment organiser cette mobilisation?
Je demeure convaincu qu'une vaste alliance des Forces patriotiques congolaises cristallisées autour d'Étienne Tshisekedi pourra conduire à la victoire finale.
Tshisekedi n'est-il pas un «has been»? Pourquoi les jeunes continuent-ils de s'abriter derrière lui?
Avec des amis politiques, comme Jean-Claude Mvuemba et Christian Badibangi, j'ai eu dernièrement un long échange sur cette question. C'est révoltant de constater qu'au moment où l'on fait des obstructions à Étienne Tshisekedi, l'on laisse à l'étranger et à son réseau terroriste et criminel le loisir de conduire la destinée de la vie de la nation et du peuple congolais. Pour répondre à votre question, je rappelle le souvenir d'un grand leader politique dont l'accès au pouvoir était considéré comme un préalable à l'évolution du processus politique dans son pays: c'est Nelson Mandela. Il avait fallu que le mouvement ANC commence à saboter et à détruire les infrastructures économiques pour que la communauté internationale consente à le laisser accéder au pouvoir dans le cadre des institutions démocratiques mises en place en Afrique du Sud…
Tshikas ne fonde-t-il pas son action sur la non-violence?
La lutte politique d'Étienne Tshisekedi peut être comparée à celle de Nelson Mandela. Mandela est demeuré en prison pendant 27 ans alors que Tshisekedi a passé ses années à combattre et risquer sa vie en dehors de la prison. Même s'il a passé de longs moments en détention, soumis à toutes sortes de torture ou en relégation. C'est dire que l'un et l'autre ont marqué, chacun à sa manière, l'histoire de la lutte de leurs peuples pour l'instauration de l'État de droit et de la démocratie. Tout au long de la lutte pacifique et non-violente menée par Tshisekedi, la RDC a déploré plus de dix millions de morts, victimes des extravagances des dirigeants de l'appareil de l'État. Mais nullement, l'on a enregistré un seul mort qui soit mis à son compte. Seul un monstre à visage humain refusera de reconnaître et de rendre hommage au mérite d'Étienne Tshisekedi dans la lutte pour la restauration de l'État de droit et la démocratie, préalables absolus à la réhabilitation du vécu économique, social et sanitaire du peuple congolais. Ce sont des préalables absolus à la mise en place d'un cadre de vie propice aux investisseurs étrangers et nationaux désireux de tirer le meilleur avantage de leurs apports financiers et de leur savoir-faire en RDC. Je crois savoir que la soi-disant communauté internationale est elle aussi victime des manipulations qui ont caractérisé les siècles de vie de notre pays et dont les architectes et artisans sont localisés en Belgique. Avec l'historien américain Adam Hochschild, l'histoire universelle nous apprend que la Belgique a été l'auteur d'horreurs qu'il a appelées «l'holocauste oublié»…
Vous soutenez la thèse selon laquelle sans Étienne Tshisekedi, il n'y aura pas d'élections?
Étienne Tshisekedi ne devrait se soumettre à des élections véritablement libres, démocratiques et transparentes pour restituer au peuple congolais ses droits et devoirs légitimes. Faute de lui accorder le droit de se soumettre au suffrage libre du peuple congolais, chacun devra assumer ses responsabilités par rapport à ce qu'il adviendra à l'avenir. Jamais l'on n'aurait pu imaginer des élections libres, démocratiques et transparentes en Afrique du Sud sans la participation de Nelson Mandela. Il en sera ainsi en RDC. Je suis très heureux de constater que ce point de vue est celui de notre sainte Église catholique congolaise. C'est fabuleux.
Un adage dit qu'il vaut mieux tard que jamais. Il y a tellement de pesanteurs à prendre en compte. En lisant ces déclarations, ma pensée va droit vers les évêques et les nombreux prêtres, pasteurs et chrétiens congolais tués de sang froid par ces étrangers, bourreaux du peuple congolais. Ma pensée va particulièrement vers Mgrs Munziriwa et Kataliko. Pour rien au monde, la CÉNCO ne pouvait verser dans la conspiration du silence et trahir leur mémoire dans l'édification de l'œuvre chrétienne au Congo. J'étais très inquiet de l'absence d'une prise de position tranchée de la part de la Haute hiérarchie de notre sainte Église catholique au Congo. Aujourd'hui, à travers les prises de position du cardinal Frédéric Etsou, de Mgr Laurent Monsengwo Pasinya et des autres évêques, je crois revivre l'engagement patriotique exceptionnel de Jean Paul II, à l'époque de Cracovie. Grâce à cet engagement de l'église locale aux côtés des leaders des organisations politiques, syndicales et culturelles, la Pologne a organisé des élections véritablement libres, démocratiques et transparentes qui ont ouvert la voie à la pleine expansion économique et au développement intégral. Je suis convaincu que la Haute hiérarchie de l'Église catholique sera très bientôt rejointe par d'autres églises pour évoluer vers la radicalisation de l'action populaire visant à tenir en échec les extravagances terroristes, criminelles, esclavagistes et kleptomanes dans notre pays. Il s'agira d'évoluer vers la re-édition de la grande marche du 16 février 1992, en prenant en compte le fait qu'il s'agit, cette fois-ci, des étrangers. Il s'agira d'une descente dans les rues suivie de la prise de contrôle des installations de l'État.
Projetez-vous une déferlante le 30 juin 2006?
L'échec du 30 juin 2005 n'était pas le fait du hasard. C'était même prévisible parce que nous l'avions annoncé. L'on n'a jamais vu un système politique terroriste, criminel, esclavagiste et kleptomane organiser d'emblée des élections véritablement libres, démocratiques et transparentes. Cela a toujours été le fait de très fortes pressions. La nature profonde du système politique présentement en place dans notre pays étant fondamentalement anti-élection libre, démocratique et transparente, l'échéance fatidique du 30 juin 2006 ne devrait pas être différente de celle de l'année précédente. Si on n'y prend garde, ce système pourra encore durer dix, vingt ou même cinquante ans. Vous comprendrez dès lors pourquoi les patriotes congolais se préparent à s'engager dans la mise en œuvre des actions permanentes de résistance populaire qui, s'il le faut, devraient conduire à la paralysie totale du fonctionnement de l'appareil de l'État.
Sur le terrain, la CÉI a mis le cap sur le 30 juillet et le matériel électoral est livré?
J'estime qu'il y a une donne politique majeure pour le devenir de la vie nationale à prendre en compte au delà des élections. Il va sans dire que les élections ne sont pas une fin en soi. Notre pays en a connu par le passé. Cela n'a pas arrêté la descente aux enfers. C'est dire qu'au delà des élections, il y a la problématique de la réconciliation nationale. Sans la tenue des élections véritablement libres, démocratiques et transparentes impliquant Étienne Tshisekedi et les forces patriotiques cristallisées autour de lui, la nation et le peuple ne pourront jamais évoluer vers la réconciliation nationale. Et le pire sera à venir.
Ma Mboyo inscrit-il son action à venir dans cette perspective?
Absolument! Le peuple congolais devrait s'attendre à nettement mieux que ce que je lui ai offert à la Conférence nationale souveraine. À l'époque, j'aurais été très bien payé en ressources matérielles et financières pour trahir ses intérêts. Je n'ai jamais trahi. Plus tard, après la chute du pouvoir mobutiste, certains m'ont reproché de n'avoir pas saisi l'opportunité qu'offrait l'arrivée de la dictature de la multinationale AFDL pour me faire une place au soleil et prendre ma revanche. Certains ont dit: «moto wana baloka ye. Boni akoki koboya pouvoir pe koboya mbongo». C'était mal me connaître car je ne me suis pas engagé dans la lutte politique en 1978 pour avoir une place au soleil ou prendre quelconque revanche. J'ai toujours œuvré pour la réconciliation nationale et la restauration de l'État de droit et de la démocratie. Il faut que le droit à la vie pour tous soit au sommet de l'ordre juridique congolais. En ce compris les autres droits humains. C'est à cela que j'ai consacré l'essentiel de treize années de mon séjour de travail à l'étranger. Si à la Conférence nationale souveraine, le peuple m'avait donné la cote «Bon», je peux affirmer, sans fausse modestie, qu'il me donnera, demain, la cote «Très bon» ou «Excellent». Tout au long de mon parcours à l'étranger, je n'ai cessé de me préparer à être d'un excellent apport dans l'édification d'un merveilleux avenir pour le peuple congolais, si tout au moins Dieu m'en offre l'opportunité.
Annoncez-vous votre retour au pays?
Bien sûr que je me prépare à regagner le pays. Je suis parti à l'étranger pour remplir une mission bien précise. Si cette mission avait été atteinte en mai 1997, je serai rentré au pays dans la foulée de la chute de la dictature mobutiste. Or, tel n'était pas le cas. À la dictature mobutiste avait succédé une autre dictature. Celle de la multinationale AFDL à laquelle ont succédé les ailes dissidentes et belligérantes de ladite multinationale. Il est impératif que je regagne le pays. C'est mon pays. Mes parents reposent dans cette terre congolaise où ils ont été enterrés. Je suis fils biologique de ces parents congolais. Je ne suis pas un mercenaire criminel étranger en quête de pouvoir en terre étrangère. Les services d'immigration américains m'ont maintenu en détention durant six mois au motif que je me trouvais en séjour illégal dans leur pays. J'ai vécu cette humiliation parce que des contraintes stratégiques majeures m'obligeaient à demeurer en dehors de mon pays. En plus, je pouvais gagner quelques millions de dollars en acceptant de regagner mon pays pour vendre ma conscience et me prostituer politiquement, en me mettant au service de ces mercenaires criminels étrangers qui contrôlent notre pays. J'ai refusé cela. Dieu seul sait la contrepartie de ce j'endure comme calvaire.
Quand regagnez-vous le pays?
Je me prépare. Je serai là dès lors que seront accordées les garanties de bonne fin exigées par Étienne Tshisekedi pour les futures élections que notre peuple souhaite véritablement libres, démocratiques et transparentes. Sans ces garanties, je demeurerai en position de combat à l'extérieur où j'œuvre au sein de l'Opposition au système politique dictatorial, criminel, esclavagiste et kleptomane en place dans notre pays. À l'intérieur du pays, il y a d'autres. Comment voyez-vous la R-dCongo après les élections?
Notre pays est promu à un avenir merveilleux, pacifique et prospère si le peuple congolais a droit à des élections véritablement libres, démocratiques et transparentes. Une telle éventualité devra aider à calmer les tensions et les rancoeurs qui couvent aujourd'hui au niveau de la plus large majorité de 60 millions de Congolais. Si, par contre, les réseaux terroristes, criminels, esclavagistes et kleptomanes au pouvoir imposent une mascarade d'élections excluant les forces patriotiques cristallisées autour d'Étienne Tshisekedi, le pire sera inévitable. Le pays sera ingouvernable. Aucune armée au monde ne sera capable de maintenir l'ordre et de garantir la sécurité dans la jungle que sera ce pays déjà détruit. Le cas de l'Irak devrait interpeller plus d'un. Encore qu'en Irak, les États-Unis injectent des centaines de milliards de dollars. En RDC, il nous faudra prévenir et éviter le pire. Personne n'a les ressources financières, matérielles et humaines à sacrifier dans un pays en déliquescence totale. Le risque est grand de voir des groupes isolés et incontrôlables se lancer dans des actions de sabotage en vue de provoquer la paralysie du fonctionnement de l'État congolais confisqué par des étrangers. L'action de ces desperados isolés devrait entraîner l'extrême aggravation de la misère et des souffrances des populations. Ce sera l'enfer. Il sera inévitable d'évoluer vers une insurrection populaire. Un 4 janvier 1959 pourra survenir à tout moment. Dans le Congo de 2006, cela aura des conséquences dix mille fois plus graves que 1959!
Jacques Matanda a-t-il une vision politique?
À l'étranger, je m'investis dans la recherche des voies et moyens devant aider, notamment à la mise en œuvre des actions concrètes portant sur la réhabilitation des infrastructures de base et aussi de l'appareil de production économique de petite et moyenne importance. Il s'agit des modules qui pourraient être sur toute l'étendue du territoire national dans la perspective de l'émergence des petits pôles d'activités de production spécialisée destinés aux marchés intérieurs et extérieurs porteurs.
À court et moyen termes, il s'agira de transformer chacun de ces pôles de production en pôles de développement économique et de bien-être social et sanitaire. Pour les 18 premiers mois, outre la participation tous azimuts à la dynamique politique pour l'émergence d'un État de droit et de la réconciliation nationale, je voudrais que le groupe politique et économique auquel j'appartiendrai puisse principalement concourir à promouvoir, au niveau local des initiatives privées et aussi publiques dans les cinq axes suivantes: l'enseignement technique, agricole et artisanal, le transport routier et fluvial, l'énergie électrique produite à base des produits locaux (thermique et hydraulique), les soins de santé primaires et enfin la prise en charge technique et financière d'une dynamique de production des produits agricoles et artisanaux de première nécessité destinés au marché intérieur et au marché des pays voisins.
Ce programme ne sera pas le fait d'un État totalitaire et dictatorial. Il s'agira des actions prises en charge par la communauté des citoyens ayant fait le choix de s'unir et de créer une chaîne de solidarité pour créer des richesses afin d'améliorer leur cadre et leurs conditions de vie. D'où ma décision de conduire une liste des candidats députés provinciaux de la ville de Kinshasa. Je sollicite le mandat électif de président provincial (Gouverneur) de la ville de Kinshasa.
JEAN KAPAY.
source lesoftonline.net
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