Par l'activisme dont font preuve les évêques congolais ces derniers temps, personne ne peut douter de l'importance qu'ils accordent au processus électoral en cours pour l'avenir de notre pays. Tous appellent à voter utile, mais je suis convaincu que ce message n'aura pas l'efficacité espéré par ses auteurs, par manque de clarté tout simplement. L'électorat congolais est peu habitué au choix libre et démocratique, et aux techniques électorales subséquentes. D'une façon générale, il ne bénéficie pas d'un niveau d'instruction suffisant, surtout en milieu rural où réside encore la moitié de la population.
Dans de grandes villes politisées comme Kinshasa, Bukavu, Lubumbashi, Mbuji Mayi etc... il existe incontestablement une opinion publique, encore que le rôle de la presse, ultra-partisane, ne concourt pas à l'émergence d'un consensus ou du moins d'une opinion majoritaire, apparamment. Par conséquent, il est à craindre que l'appel des évêques n'ait qu'une portée limitée quant à sa capacité à influencer l'électeur dans l'isoloir. Ce qu'il faudrait c'est un engagement parfaitement clair, du genre : l'Eglise demande aux fidèles de voter pour le candidat tel. Ce serait une première, étant donné la nature supposée apolitique de l'Eglise. Du reste, il n'est pas sûr que le Vatican apprécierait car il faudrait s'attendre à la réaction fulgurante d'autres candidats, celui du pouvoir en particulier, concernant la présidentielle, vu qu'on peut penser que JoKa n'est pas le favori de l'Eglise. Il ne serait même pas exclu que certains évêques et prêtres en viennent à craindre pour leur vie. En revanche, le jeu en vaudrait la chandelle.
Empêcher le régime actuel de se maintenir au pouvoir est un devoir de salut public. Les rapports qui viennent du Katanga et du Kasaï indiquent que le pays est en train d'être vendu. La commission Lutundula, dont le pouvoir a empêché l'examen du rapport par le parlement, autant que le dernier rapport de Robert Crem, ne laisse aucun doute sur cette question. Lorsque le Congo voudra plus tard révoquer les conventions signées par l'actuel régime, il devra affronter des tribunaux internationaux, lesquels ne sont pas toujours réputés pour leur équité. JoKa et ses amis sont des orfèvres en matière de corruption.
Sur le papier, la formule 1+4, par l'équilibre du pouvoir qu'il devait instaurer, devait amener les protagonistes à plus de discipline de gestion, vu qu'ils devaient se surveiller et donc mutuellement se neutraliser. Au contraire, on a constaté que s'il y a un point sur lequel tous les acteurs se sont mis d'accord, c'est pour participer à la curée. L'opinion nationale n'a même pas pu obtenir que les dirigeants fassent connaître leur patrimoine, alors que la décision en avait été formellement prise à Sun City. D'où la question que certains n'hésitent pas à se poser : si, alors qu'il ne dispose pas de la plénitude du pouvoir, JoKa est capable de pousser la prédation à un niveau même pas atteint par Mobutu en 30 ans de pouvoir, qu'adviendrait-il s'il devenait seul maître à bord après les élections?
L'hypothèse de voir ce régime continuer rendrait l'avenir de notre pays encore plus sombre. Dans certaines régions frontalières, des citoyens
commencent, d'après des informations qui nous parviennent, à devenir réceptifs à la propagande des pays agresseurs ne cessant de leur demander ce que leur apporte l'appartenance à un pays dont les dirigeants ne sont que des voleurs patentés et des tyrans. Sur le plan de la sécurité, tout le monde admet que n'eut été la Monuc, les Kivu et l'Ituri seraient dans des situations encore pires. Pour ce qui le concerne, Mbusa Namwisi, Ministre du gouvernement de transition, ces régions ne feraient plus partie du Congo s'il fallait compter seulement sur le pouvoir de Kinshasa. Il en découle que, par ses méfaits, ce régime risque de fragiliser le sentiment national congolais, gage de l'unité, l'intégrité et la souvenraineté de notre pays.
Dans ces conditions, les évêques doivent choisir : toute attitude équivoque de leur part, compte tenu de l'influence qu'ils ont auprès de la population, peut avoir pour conséquence non seulement de favoriser le maintien de l'actuel régime au pouvoir mais encore d'aggraver la prédation et la corruption, donc les souffrances des populations congolaises. Entre deux maux, il faut choisir le moindre.
Le processus électoral actuel est exceptionnel et historique, de par la forte implication de la communauté internationale dans son organisation. Même si on ne peut pas exclure la triche dans les ....53.000 bureaux de vote, on peut raisonnablement penser que la fraude peut être limitée. En tout cas elle ne devrait pas être de la même ampleur que si les élections avaient été entièrement organisées par les Congolais eux-mêmes. De sucroît, les ascesseurs qui seront dans les bureaux de vote sont des enseignants, des fonctionnaires, des magistrats etc...donc des personnes qui souffrent particulièrement de ce régime. Même si elles s'affichent PPRD, elles pourraient avoir un autre comportement si elles prennent conscience de la hauteur des enjeux. D'où l'importance de la clarté de l'engagement des évêques. Toutefois, je suis conscient de la difficulté de la tâche des ministres de Dieu, ne serait-ce que pour obtenir le consensus sur le nom d'un candidat à la présidence. A cet égard, si nous de la diaspora étions plus conscients de notre devoir envers la patrie, nous pourrions dégager un nom et commencer la campagne en sa faveur. Ce faisant, beaucoup de gens au pays, dont les évêques, seraient mis au pied du mur. Malheureusement, lorsqu'on voit ce qui occupe l'esprit de beaucoup de nos compatriotes de la diaspora sur le Net, on peut douter qu'il puisse se dégager une volonté majoritaire pour mener une telle action. En effet, des dizaines, voire des centaines d'articles affirmant que JoKa n'est pas le fils de son père et qu'il serait rwandais ne nous avancent pas d'un pouce vers des stratégies crédibles devant le chasser du pouvoir. Des injures contre JoKa ou JP Bemba ne sont d'aucune utilité, sinon à paraître aux étrangers comme des primitifs n'ayant pas encore dégrossi leurs instincts. On peut vraiment s'inquiéter de voir que même des professeurs d'université ne se distinguent pas de "parlementaires debout".
Pour une fois, essayons d'être pragmatiques; cessons de confondre l'ombre et la proie. Focalisons nos débats, nos intelligences et nos énergies sur des stratégies réalisables, qui ne se perdent pas dans les méandres de la passion. Je souhaite qu'il y ait un groupe (par exemple aux USA, où ils semblent plus organisés) qui mouille son maillot en s'engagent à faire aboutir cette initiative. Nous pouvons prendre deux semaines pour mener des discussions sur les 33 candidats. Dès que le nom du champion est connu, la campagne pourrait commencer : chacun donnerait des consignes de vote aux membres de sa famille auxquels il envoie de l'argent. Je suis persuadé que la diaspora pourrait jouer un rôle important pour changer le cours de l'histoire de la RDC, pour peu qu'elle prenne conscience de son devoir et veuille agir de manière organisée.
Dans de grandes villes politisées comme Kinshasa, Bukavu, Lubumbashi, Mbuji Mayi etc... il existe incontestablement une opinion publique, encore que le rôle de la presse, ultra-partisane, ne concourt pas à l'émergence d'un consensus ou du moins d'une opinion majoritaire, apparamment. Par conséquent, il est à craindre que l'appel des évêques n'ait qu'une portée limitée quant à sa capacité à influencer l'électeur dans l'isoloir. Ce qu'il faudrait c'est un engagement parfaitement clair, du genre : l'Eglise demande aux fidèles de voter pour le candidat tel. Ce serait une première, étant donné la nature supposée apolitique de l'Eglise. Du reste, il n'est pas sûr que le Vatican apprécierait car il faudrait s'attendre à la réaction fulgurante d'autres candidats, celui du pouvoir en particulier, concernant la présidentielle, vu qu'on peut penser que JoKa n'est pas le favori de l'Eglise. Il ne serait même pas exclu que certains évêques et prêtres en viennent à craindre pour leur vie. En revanche, le jeu en vaudrait la chandelle.
Empêcher le régime actuel de se maintenir au pouvoir est un devoir de salut public. Les rapports qui viennent du Katanga et du Kasaï indiquent que le pays est en train d'être vendu. La commission Lutundula, dont le pouvoir a empêché l'examen du rapport par le parlement, autant que le dernier rapport de Robert Crem, ne laisse aucun doute sur cette question. Lorsque le Congo voudra plus tard révoquer les conventions signées par l'actuel régime, il devra affronter des tribunaux internationaux, lesquels ne sont pas toujours réputés pour leur équité. JoKa et ses amis sont des orfèvres en matière de corruption.
Sur le papier, la formule 1+4, par l'équilibre du pouvoir qu'il devait instaurer, devait amener les protagonistes à plus de discipline de gestion, vu qu'ils devaient se surveiller et donc mutuellement se neutraliser. Au contraire, on a constaté que s'il y a un point sur lequel tous les acteurs se sont mis d'accord, c'est pour participer à la curée. L'opinion nationale n'a même pas pu obtenir que les dirigeants fassent connaître leur patrimoine, alors que la décision en avait été formellement prise à Sun City. D'où la question que certains n'hésitent pas à se poser : si, alors qu'il ne dispose pas de la plénitude du pouvoir, JoKa est capable de pousser la prédation à un niveau même pas atteint par Mobutu en 30 ans de pouvoir, qu'adviendrait-il s'il devenait seul maître à bord après les élections?
L'hypothèse de voir ce régime continuer rendrait l'avenir de notre pays encore plus sombre. Dans certaines régions frontalières, des citoyens
commencent, d'après des informations qui nous parviennent, à devenir réceptifs à la propagande des pays agresseurs ne cessant de leur demander ce que leur apporte l'appartenance à un pays dont les dirigeants ne sont que des voleurs patentés et des tyrans. Sur le plan de la sécurité, tout le monde admet que n'eut été la Monuc, les Kivu et l'Ituri seraient dans des situations encore pires. Pour ce qui le concerne, Mbusa Namwisi, Ministre du gouvernement de transition, ces régions ne feraient plus partie du Congo s'il fallait compter seulement sur le pouvoir de Kinshasa. Il en découle que, par ses méfaits, ce régime risque de fragiliser le sentiment national congolais, gage de l'unité, l'intégrité et la souvenraineté de notre pays.
Dans ces conditions, les évêques doivent choisir : toute attitude équivoque de leur part, compte tenu de l'influence qu'ils ont auprès de la population, peut avoir pour conséquence non seulement de favoriser le maintien de l'actuel régime au pouvoir mais encore d'aggraver la prédation et la corruption, donc les souffrances des populations congolaises. Entre deux maux, il faut choisir le moindre.
Le processus électoral actuel est exceptionnel et historique, de par la forte implication de la communauté internationale dans son organisation. Même si on ne peut pas exclure la triche dans les ....53.000 bureaux de vote, on peut raisonnablement penser que la fraude peut être limitée. En tout cas elle ne devrait pas être de la même ampleur que si les élections avaient été entièrement organisées par les Congolais eux-mêmes. De sucroît, les ascesseurs qui seront dans les bureaux de vote sont des enseignants, des fonctionnaires, des magistrats etc...donc des personnes qui souffrent particulièrement de ce régime. Même si elles s'affichent PPRD, elles pourraient avoir un autre comportement si elles prennent conscience de la hauteur des enjeux. D'où l'importance de la clarté de l'engagement des évêques. Toutefois, je suis conscient de la difficulté de la tâche des ministres de Dieu, ne serait-ce que pour obtenir le consensus sur le nom d'un candidat à la présidence. A cet égard, si nous de la diaspora étions plus conscients de notre devoir envers la patrie, nous pourrions dégager un nom et commencer la campagne en sa faveur. Ce faisant, beaucoup de gens au pays, dont les évêques, seraient mis au pied du mur. Malheureusement, lorsqu'on voit ce qui occupe l'esprit de beaucoup de nos compatriotes de la diaspora sur le Net, on peut douter qu'il puisse se dégager une volonté majoritaire pour mener une telle action. En effet, des dizaines, voire des centaines d'articles affirmant que JoKa n'est pas le fils de son père et qu'il serait rwandais ne nous avancent pas d'un pouce vers des stratégies crédibles devant le chasser du pouvoir. Des injures contre JoKa ou JP Bemba ne sont d'aucune utilité, sinon à paraître aux étrangers comme des primitifs n'ayant pas encore dégrossi leurs instincts. On peut vraiment s'inquiéter de voir que même des professeurs d'université ne se distinguent pas de "parlementaires debout".
Pour une fois, essayons d'être pragmatiques; cessons de confondre l'ombre et la proie. Focalisons nos débats, nos intelligences et nos énergies sur des stratégies réalisables, qui ne se perdent pas dans les méandres de la passion. Je souhaite qu'il y ait un groupe (par exemple aux USA, où ils semblent plus organisés) qui mouille son maillot en s'engagent à faire aboutir cette initiative. Nous pouvons prendre deux semaines pour mener des discussions sur les 33 candidats. Dès que le nom du champion est connu, la campagne pourrait commencer : chacun donnerait des consignes de vote aux membres de sa famille auxquels il envoie de l'argent. Je suis persuadé que la diaspora pourrait jouer un rôle important pour changer le cours de l'histoire de la RDC, pour peu qu'elle prenne conscience de son devoir et veuille agir de manière organisée.
Par Albert Kisonga, Bruxelles.
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