07 juin 2006

RDCongo: Uvira a-t-elle perdu la tête?

L’une des provinces les plus nationalistes de toute l’histoire de la République démocratique du Congo, le Sud-Kivu, n’a manqué aucune guerre qui a secoué ce pays, se rangeant toujours du coté de ceux qui le défendent et qui défendent la justice sociale.
En position stratégique sur le lac Tanganyika, reliant ainsi la RDC à ses agresseurs, à la Tanzanie et à la Zambie; le Sud-Kivu est la cible du lobby tutsi qui vise à contrôler le Congo. En effet, c’est au Sud-Kivu que le Tutsi International Power tient à ériger le futur pays tutsi pour le compte d’Israël. ( http://www.kulanu.org/africa/africanjews.html )
Dans cette ambiance électorale, les autochtones semblent déjà perdre la tête, incapables de limiter le nombre précis des candidats pour contrecarrer le jeu de Kigali qui les opprime depuis 1996. Pouvons nous parler d’une mémoire collective courte, oubliant déjà les humiliations de l’occupation rwando-burundaise bien qu’elle continue jusqu’à ce jour? Pourtant tout observateur minutieux des questions stratégiques en Afrique des grands lacs sait que l’avenir du Congo au cours des 50 ou 100 prochaines années se jouera en grande partie sur cette question de la zone de Minembwe qui deviendrait le nouvel Israel en Afrique noire.
Ce nombre d’années, 50 ou 100, n’est pas exagéré ni pessimiste. En effet, rappelons à nos lecteurs que la première annonce publique bien connue de l’existence future de l’Etat d’Israel a eu lieu en 1903. Sa création, une des conséquences planifiées des deux guerres mondiales, a eu lieu 45 ans plus tard, en 1948.
Dans le cadre d’une planification à long terme de tous les jeux et astuces pour acheter les âmes ‘bantoues à l’esprit moqueur’ – comme le dit l’ennemi - les hommes du Rwanda et de l’Ouganda ont mis leur machine en marche en RDC.
Des sommes importantes ont été déversées à Bukavu pour créer la confusion dans la population afin que soient écartés les candidats nationalistes et capables de défendre le Sud-Kivu contre l’érection d’un tutsiland. Ces sommes assurent la multiplicité des candidats et éparpillent l’électorat. Cette démarche risque d’être fatale pour le Kivu du fait que les candidats des autochtones ne pourront pas réunir le nombre de votes nécessaire pour devenir députés.
La zone d’Uvira est prise entre les jeunes sans moyens et les personnalités influentes dans la communauté mais qui jouent, en coulisse, les cartes de positionnement du plan de la colonisation du Congo.
Ce jeu de Kigali place Uvira dans une situation très critique. Les observateurs indépendants craignent que le pire ne soit relancé dans cette partie du pays ou une population nationaliste sera incapable de conduire des représentants fidèles au parlement à Kinshasa.
Des influences douteuses
Quelques noms qui ne font pas l’unanimité sont présentés déjà par une personnalité douteuse en la personne du Mwami Simba Ndare. Chef coutumier et conservateur de la tradition fuliiru, l’homme qui occupe aujourd’hui ce poste n’inspire pas la dignité et la fierté des Bafuliiru. Lorsque, en pleine guerre, l’homme affiche ouvertement sa collaboration avec les occupants du Congo, la population d’Uvira ne lui pardonnera pas ce « péché mortel ». « C’est l’aigle qui engendre le corbeau » lance sarcastiquement un résident de Kiliba qui a requis l’anonymat. « Il est inimaginable que cet homme soit descendu des veines du roi Mukogabwe, celui qui a refusé le colonialisme jusqu’à en mourir en relégation » ajoute t-il. La population questionne même la capacité de Simba d’assumer les responsabilités qui lui sont confiées.
Par contre, Albert Simba, son plus jeune frère, est l’homme qui a gagné la confiance de son peuple. C’est un homme intègre, très crédible et qui tient sa parole. Seules les traditions coutumières ne lui permettent pas d’accéder à ce poste occupé aujourd’hui par son frère ainé, valet de Kigali.
Sur la liste des choix faits par l’actuel chef coutumier, apparaissent des noms pour lesquels la population d’Uvira ne manque pas de critiques :
1. Bitijula Mahimba : Docteur en sciences agronomiques, il est très bien connu dans la population pour avoir dirigé avec succès un projet de reboisement dans la plaine de la Ruzizi et embauché plusieurs ressortissants d’Uvira. Professeur à l’Université du Rwanda et professeur visiteur à l’Université du Burundi, l’homme aurait cependant, selon ses détracteurs, une tache qui lui colle au visage : pendant la période de l’occupation, il aurait accepté d’être candidat au poste de gouverneur du Sud-Kivu pour le compte du RCD, le mouvement pro-rwandais.
2. Justin Bitakwira : Les autochtones d’Uvira lui reprochent d’être un vagabond politique qui ne « résiste pas devant l’argent » et est donc « trop corruptible ». « Il est accusé d’avoir détourné les aides des déplacés en complicité avec l’ancien Gouverneur du Sud-Kivu, Monsieur BULAHIMU dont il était le Chargé de Mission en 2005 ».
3. Godefroid Muhivwa: Diplomé en Psychologie du travail de l’Université de Kisangani, Muhivwa ne vaut ni plus ni moins qu’un traitre chevronné. Réfugié en Tanzanie en pleine guerre, l’homme sera vite récupéré par les forces occupantes comme informateur sur tout ce qui se passe dans les camps des réfugiés congolais dans la région de Kigoma (Lugufu, Nyarugusu etc). En 1997, alors que les réfugiés se préparaient à le ‘punir de façon exemplaire’, il rentre vite au Congo et se rallie à la force occupante pour laquelle il travaillera corps et âme. Valet des ennemis du Congo, Muhivwa est un grand défenseur de l’érection du tutsiland au Kivu. C’est lui qui a menacé les autochtones qu’ils fuiraient le Kivu s’ils résistaient à la création du tutsiland.
En tout une longue liste de 87 candidats à la députation, incluant un bon nombre d’imposteurs financés par Kigali, attend la population d’Uvira dont les effectifs s’élèvent à 263 000 habitants. Uvira qui a démontré sa résistance farouche à l’occupation rwandaise court un grand risque de se faire gouverner par ceux là même qu’elle a combattu et qui tiennent à démembrer cette zone pour en faire un tutsiland. Rien de plus étonnant dans cette situation que l’incapacité des intellectuels de cette contrée à voir plus loin que leur nez et à comprendre qu’ils jouent avec le feu, en mettant en jeu, leur identité, leur avenir et celui de leurs enfants.
source: grands-lacs confidentiel

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