02 juillet 2006

RDCongo: Ouverture de campagne électorale, entre incertitudes et désir de paix.


Les 33 candidats à la présidence et les quelque 10.000 candidats aux législatives doivent commencer officiellement demain leur campagne électorale en vue du scrutin du 30 juillet. Cette veillée de campagne a été marquée par un accident dramatique : la toiture d’un vieux hangar s’est effondrée à Goma, capitale du Nord-Kivu, faisant 1 mort et plus de 80 blessés parmi la foule venue assister à un discours du président sortant – et candidat à sa propre succession - Joseph Kabila. Dans un pays de plus de 2,3 millions de kilomètres carrés et peuplé d’environ 50 millions d’habitants – dont 26 millions d’électeurs enregistrés sur les listes - où la grande majorité voteront pour la première fois de leur vie, le président Kabila, à la tête d’une nouvelle grande coalition de partis, l’Alliance pour la majorité présidentielle, a certainement une longueur d’avance sur ses rivaux en terme de visibilité, d’accès aux médias et de sécurité grâce à sa position de chef d’État, ‘héritée’ de son père Laurent Désiré Kabila, tué en janvier 2001, après avoir pris le pouvoir à la chute du président-patron Mobutu Sese Seko en 1997. Trois de ses vice présidents briguent la magistrature suprême : Jean-Pierre Bemba, ex-chef rebelle du Mlc (Mouvement de libération du Congo), dont les milices sont accusées de graves crimes de guerre durant le conflit de 1998-2003 ; l’ancien chef de la rébellion du Rcd (Rassemblement congolais pour la démocratie, soutenue par le Rwanda) Azarias Ruberwa et Arthur Z’Ahidi Ngoma. Pierre Matusila est le candidat de la société civile, tandis qu’Eugène Diomi Ndongala dirige l’un des rares partis représentés dans toutes les circonscriptions électorales, la Démocratie chrétienne (Dc). Sont également en lice Nzanga Mobutu, fils du défunt Mobutu (au pouvoir de 1965 à 1997), Guy-Patrice Lumumba, fils du défunt Patrice, premier chef de gouvernement du Congo indépendant, assassiné peu après sa nomination, et Justine Mpoyo Kasa Vubu, fille du premier président du Congo indépendant . Figurent également parmi la longue liste de noms – trop longue selon la majorité des observateurs et la société civile - ceux de Pierre Pay-Pay wa Syakasighe, ancien ministre des Finances sous le régime de Mobutu et ancien gouverneur de la Banque centrale du Zaïre, et d’Oscar Kashala, un médecin ayant longtemps vécu aux États-Unis et considéré proche de la diaspora américaine. Malgré les appels au calme lancés par la communauté internationale, le climat demeure tendu et l’opposition à ces élections – avec en tête l’Udps d’Etienne Tshisekedi, grand absent parmi les candidats – n’entend pas abandonner ses manifestations de protestation. Des sources de la MISNA depuis Kinshasa ont recueilli des préoccupations, parmi la population, de voir les querelles politiques entre adversaires passer devant la présentation de véritables programmes pouvant faire sortir le peuple congolais de l’insécurité et de la misère, peut-être grâce aux bénéfices de ses immenses richesses naturelles, trop longtemps exploitées par les puissances étrangères.
Source: Misna.

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