Par Kenge Mukengeshayi.
Encore un communiqué signé Commission Electorale Indépendante et Haute Autorité des Médias. Daté du 1er août 2006, ce communiqué est un rappel à l’ordre adressé aux médias, coupables de se livrer à une « violation flagrante de la loi électorale en matière de publication des résultats ».Les deux institutions citoyennes rappellent que « la publication des résultats provisoires est de la compétence exclusive de la Commission Electorale Indépendante, conformément aux articles 2, 62 à 71 de la loi électorale ». La CEI et la HAM qui reconnaissent que seuls peuvent être annoncés les résultats affichés dans les différents bureaux de vote ne précisent cependant pas si, à leurs yeux, la violation consiste à faire un simple exercice d’addition lorsqu’on se trouve devant plusieurs chiffres allant dans le même sens et situés dans une même colonne.
Toujours est-il que pour les deux institutions d’appui à la démocratie, « la centralisation et la compilation des résultats sont de la compét-ence exclusive de la CEI dans les centres locaux de compilation des résultats ». De fil en aiguille, elles mettent en garde les médias contre l’incitation à la violence, « en se livrant à cet exercice périlleux de proclamation prématurée des résultats de nature à perturber le processus électoral et à créer un climat de tension inutile et dangereux, dont le peuple n’a aucunement besoin ».Enfin, interpellant les responsables des médias, la CEI et la HAM menacent d’employer tous les moyens légaux « pour appliquer des sanctions allant jusqu’à la fermeture pure et simple de leurs chaînes de télévision et de leurs stations de radiodiffusion en vue de préserver la paix et l’unité nationale ».MéfianceLa menace brandie par les deux institutions citoyennes donne à penser que la CEI et la HAM ne s’adressent qu’aux médias nationaux. Par contre, elles semblent plutôt impuis-santes à juguler l’hémorragie qui se poursuit sur l’Internet et dans les médias internationaux. Une politique de deux poids deux mesures d’autant plus surprenantes que les chaînes dites périphériques ont entrepris – elles n’ont pas cessé – depuis le soir du 30 juillet d’interpréter sinon d’orienter à leur guise le vote des Congolais. On aimerait alors savoir si – un média en valant un autre – seules les tendances publiées par les médias nationaux sont susceptibles de provoquer la violence.A analyser objective-ment les faits, il ressort une vérité que les deux institutions citoyennes refusent de regarder en face. Elle a pour nom « confiance ». Concrète-ment, l’acharnement des Congolais à noter les résultats affichés et à les additionner ne s’explique que par le déficit de confiance qui frappe – cela ne date pas d’aujourd’hui – la Commission Electorale Indépendante. C’est en tout cas la raison pour laquelle chacun de nos compatriotes tient à s’assurer que les résultats affichés correspondront effectivement à ceux qui seront fournis par les centres de compilation avant d’être rendus publics par la CEI. Cela s’appelle, tout simplement, la vigilance, qui est une vertu citoyenne, avant d’être un élément de contrôle et de vérification, eux-mêmes un droit fondamental dans toute démocratie.En principe donc – et sans préjuger du nom du vainqueur – personne ne devrait s’offusquer de la volonté des Congolais d’exercer leur droit au contrôle, de demander des comptes et, pour terminer, de s’approprier le processus électoral.Ce serait donc une erreur de croire que le comportement actuel de nos compatriotes est une génération spontanée ou l’enfant illégitime d’une presse dépravée. Ce serait tout aussi irresponsable sinon prétentieux de penser que les rapports tumultueux et de méfiance que les Congolais ont toujours entretenus avec la CEI auraient disparu comme par un coup de baguette magique. Par contre, il s’agit d’un défi que la Commission Electorale Indépendante devrait s’empresser de relever en apportant, rapidement, la preuve que les résultats affichés localement par ses agents – et qui n’ont pas été contestés – ne diffèrent pas de ceux qu’elle s’apprête à publier le 20 août prochain.
Encore un communiqué signé Commission Electorale Indépendante et Haute Autorité des Médias. Daté du 1er août 2006, ce communiqué est un rappel à l’ordre adressé aux médias, coupables de se livrer à une « violation flagrante de la loi électorale en matière de publication des résultats ».Les deux institutions citoyennes rappellent que « la publication des résultats provisoires est de la compétence exclusive de la Commission Electorale Indépendante, conformément aux articles 2, 62 à 71 de la loi électorale ». La CEI et la HAM qui reconnaissent que seuls peuvent être annoncés les résultats affichés dans les différents bureaux de vote ne précisent cependant pas si, à leurs yeux, la violation consiste à faire un simple exercice d’addition lorsqu’on se trouve devant plusieurs chiffres allant dans le même sens et situés dans une même colonne.
Toujours est-il que pour les deux institutions d’appui à la démocratie, « la centralisation et la compilation des résultats sont de la compét-ence exclusive de la CEI dans les centres locaux de compilation des résultats ». De fil en aiguille, elles mettent en garde les médias contre l’incitation à la violence, « en se livrant à cet exercice périlleux de proclamation prématurée des résultats de nature à perturber le processus électoral et à créer un climat de tension inutile et dangereux, dont le peuple n’a aucunement besoin ».Enfin, interpellant les responsables des médias, la CEI et la HAM menacent d’employer tous les moyens légaux « pour appliquer des sanctions allant jusqu’à la fermeture pure et simple de leurs chaînes de télévision et de leurs stations de radiodiffusion en vue de préserver la paix et l’unité nationale ».MéfianceLa menace brandie par les deux institutions citoyennes donne à penser que la CEI et la HAM ne s’adressent qu’aux médias nationaux. Par contre, elles semblent plutôt impuis-santes à juguler l’hémorragie qui se poursuit sur l’Internet et dans les médias internationaux. Une politique de deux poids deux mesures d’autant plus surprenantes que les chaînes dites périphériques ont entrepris – elles n’ont pas cessé – depuis le soir du 30 juillet d’interpréter sinon d’orienter à leur guise le vote des Congolais. On aimerait alors savoir si – un média en valant un autre – seules les tendances publiées par les médias nationaux sont susceptibles de provoquer la violence.A analyser objective-ment les faits, il ressort une vérité que les deux institutions citoyennes refusent de regarder en face. Elle a pour nom « confiance ». Concrète-ment, l’acharnement des Congolais à noter les résultats affichés et à les additionner ne s’explique que par le déficit de confiance qui frappe – cela ne date pas d’aujourd’hui – la Commission Electorale Indépendante. C’est en tout cas la raison pour laquelle chacun de nos compatriotes tient à s’assurer que les résultats affichés correspondront effectivement à ceux qui seront fournis par les centres de compilation avant d’être rendus publics par la CEI. Cela s’appelle, tout simplement, la vigilance, qui est une vertu citoyenne, avant d’être un élément de contrôle et de vérification, eux-mêmes un droit fondamental dans toute démocratie.En principe donc – et sans préjuger du nom du vainqueur – personne ne devrait s’offusquer de la volonté des Congolais d’exercer leur droit au contrôle, de demander des comptes et, pour terminer, de s’approprier le processus électoral.Ce serait donc une erreur de croire que le comportement actuel de nos compatriotes est une génération spontanée ou l’enfant illégitime d’une presse dépravée. Ce serait tout aussi irresponsable sinon prétentieux de penser que les rapports tumultueux et de méfiance que les Congolais ont toujours entretenus avec la CEI auraient disparu comme par un coup de baguette magique. Par contre, il s’agit d’un défi que la Commission Electorale Indépendante devrait s’empresser de relever en apportant, rapidement, la preuve que les résultats affichés localement par ses agents – et qui n’ont pas été contestés – ne diffèrent pas de ceux qu’elle s’apprête à publier le 20 août prochain.
Du CIAT au CIS.
Ce que la CEI et la HAM devraient aussi savoir dans leur appréciation des événements qui se déroulent sous nos yeux, c’est que la méfiance des Congolais est à ce jour telle que beaucoup d’entre eux regardent d’un drôle d’air se déployer sur le terrain le Comité International des Sages, dont les mauvaises langues n’hési-tent pas à dire qu’il n’est là que pour continuer sous une autre forme le travail du Comité International d’Accompagne-ment de la Transition. Là aussi, il y a un travail de communica-tion à faire afin que le péché qui colle à l’un n’entrave pas le travail de l’autre. D’autant que, pour beaucoup de Congolais, c’est en amont, lorsque les frustrations, les incompréhen-sions, les malentendus et bien d’autres tares s’accumulaient qu’il fallait intervenir. Aujourd’hui, la seule chose que le bon sens recommande pour que la marmite ne soit pas renversée, c’est de dire aux Congolais que celle-ci ne contient que le mets qu’ils ont désiré et réclamé, parfois de manière insensée, il est vrai. Mais qu’importe, le droit de chacun n’est-il pas de rêver et de s’accrocher à son rêve ?
Source: le phare.
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