Le Congolais Serge Welo traduit en justice par le Canada(Propos recueillis par Tshieke Bukasa)
Président de la Diaspora congolaise de Partout (DIASCOPA), ce Congolais de 34 ans, du nom de Serge Welo, a perturbé le début d'une soirée, organisée le 25 avril 2006 à l'hôtel Delta où se tenait une conférence à l'issue de laquelle un prix devrait être remis au président rwandais Pau Kagame " afin de rendre hommage au peuple rwandais pour son courage et son travail de réconciliation ".
Président de la Diaspora congolaise de Partout (DIASCOPA), ce Congolais de 34 ans, du nom de Serge Welo, a perturbé le début d'une soirée, organisée le 25 avril 2006 à l'hôtel Delta où se tenait une conférence à l'issue de laquelle un prix devrait être remis au président rwandais Pau Kagame " afin de rendre hommage au peuple rwandais pour son courage et son travail de réconciliation ".
L'homme Welo a traité Paul Kagamé de "criminel" et a crié "Vive le Congo! " Des gardes du corps du président rwandais et des agents de sécurité de l'hôtel l'ont maîtrisé et sorti de la salle. Ce militant connu depuis longtemps dans le monde associatif tant kinois que de la diaspora comparait ce jeudi 05 octobre 2006, sur une plainte du Procureur de la Couronne, à la Cour municipale de Montréal à 9 heures précises à la salle R 30( Métro champs-de-Mars).
Le Phare a approché davantage ce nouveau " Lumumba " afin de connaître davantage les contours de cette affaire juridique engagée dans l'autre bout du monde.
Le Phare : Monsieur Welo, avez-vous reçu un quelconque soutien des officiels congolais depuis le début de cette affaire?
Le Phare : Monsieur Welo, avez-vous reçu un quelconque soutien des officiels congolais depuis le début de cette affaire?
Serge Welo. : La chargée d'affaires de la RDC au Canada avait organisé une rencontre entre moi, le vice-ministre aux Affaires étrangères Robert Mbwinga et Jacques Ndjoli, le directeur de cabinet du ministre Ramazani Baya lors de la conférence des ministres des Affaires étrangères de la francophonie à Winnipeg, une ville située au centre-ouest du Canada. Le vice-ministre Mbwinga m'avait rassuré que le Chef de l'Etat est au courant de la situation, de même pour le directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères M. Ramazani Baya. J'avais parlé avec les plus proches collaborateurs du président Kabila à savoir M. Kudura Kasongo, son porte-parole, et M. She Okitundu, le Directeur de cabinet. Jusqu à ce jour aucune réaction de leur part, aucune assistance. Et je tiens à vous informer que je détiens toujours ma citoyenneté congolaise et je refuse jusqu à ce jour la naturalisation canadienne parce que le Congo a besoin de moi dans la lutte de sa libération. En tant que citoyen congolais en situation difficile, en danger, je droit à l assistance de l état congolais même si je suis à l extérieur du pays.
L.P. : Vous allez comparaître ce jeudi devant la justice canadienne ; De quoi vous accuse-t-on principalement ?
S.W. : Le jeudi 05 octobre 2006,c est ma deuxième comparution au tribunal devant un juge car je suis accusé de troubler la paix lors de la conférence en l'honneur du criminel Paul KAGAME à l'hôtel Delta-centre ville de Montréal. Où le vice-recteur de l université de Sherbrooke remettait une médaille d honneur à celui qui porte dans ses mains le sang de plus de 5 millions de Congolais.J'étais seul congolais dans une salle remplie que des rwandais et aussi devant les lobbyistes canadiens pro Kagame. J'avais infiltré cette cérémonie et je m'étais mis debout en face de Kagame, lui fixant mes yeux dans ses yeux et j ai crié à la face de la terre devant les médias: " KAGAME CRIMINEL, IL A TUE PLUS DE 5 MILLIONS DE CONGOLAIS, C EST LUI L'AUTEUR DU GENOCIDE RWANDAIS, VIVE LE CONGO, VIVE LUMUMBA, LE CONGO SERA LIBERE ! "Cette soirée là Kagame a eu la peur de sa vie, il a compris qu il se trompait des Congolais qu'il pensait connaître. Il était bouche cousue, il a baissé ses yeux, impuissant devant les siens... et les agents de la GRC (Gendarmerie royale du canada), équivalent à de la CIA américaine m'ont maîtrisé au sol mais même étant au sol, je continuais à crier : VIVE LE CONGO, J'AIME MON PAYS!Apres m avoir fouillé et questionné, les policiers canadiens m'ont trouvé très coopératif, je n'étais pas armé, je n ai fait que DIRE TOUT HAUT CE QUE BEAUCOUP MURMURENT TOUT BAS.Le Canada est l'un des meilleurs pays au monde en matière de la protection des droits de l’homme, plus particulièrement de la liberté d'opinion. Je crois au système judiciaire du Canada. Pour cette deuxième comparution, les procureurs de la couronne vont divulguer les preuves de l'accusation portée contre ma personne. Mon avocat haïtien M. Yvon Joseph m'a conseillé de toujours plaider non-coupable dans cette affaire, qui pourrait aller plus loin.
Toute la diaspora est avec moi, j'ai le moral haut. Ceux qui voudrait davantage m'apporter leur soutien, mes coordonnées sont donc : cellulaire: 514 945 8023 Bureau: 514 223 4304 Mon email adress: sergewelo@yahoo.ca Notre site web : www.diasporacongo.org
L.P. : Ne craignez-vous pas une réaction plus forte de la part du puissant lobby tutsi disséminé à travers le monde, surtout en Amérique ?
S.W. : Je demande aux membres de ma famille ainsi qu'à tout le peuple congolais de ne pas s'inquiéter pour moi. Je ne crois pas au mythe des poisons des rwandais car la main de l'Eternel des armées est sur moi ; Mon Dieu est plus grand que Kagame. Je n'ai peur de rien car mon " prophète " politique Patrice Emery Lumumba dans sa dernière lettre nous a dit ceci: " NI BRUTALITES, NI SEVICES, NI TORTURES NE M'ONT JAMAIS AMENE A DEMANDER LA GRACE CAR JE PREFERE MOURIR LA TETE HAUTE, LA FOI INEBRANLABLE ET LA CONFIANCE PROFONDE DANS LA DESTINEE DE MON PAYS,PLUTOT QUE VIVRE DANS LA SOUMISSION ET LE MEPRIS DES PRINCIPES SACRES.A MES ENFANTS QUE JE LAISSE ET QUE PEUT-ETRE JE NE REVERRAI PLUS, JE VAIS QU'ON DISE QUE L AVENIR DU CONGO EST BEAU.QU IL ATTEND D EUX COMME IL ATTEND DE CHAQUE CONGOLAIS D ACCOMPLIR LA TACHE SACREE DE LA RECONSTRUCTION DE NOTRE INDEPENDANCE ET DE NOTRE SOUVERAINETE... "A moi d'ajouter, Serge Welo est cet enfant de la promesse qui ne fait qu'accomplir sa part dans la reconstruction de notre indépendance et notre souveraineté. Ainsi, que vaut ma vie devant celle de près de 5 millions de morts congolais ?
L.P. : Quelle lecture vous faites de ce processus électoral au Congo qui tend vers sa fin avec l'organisation du second tour ?
S.W. : En tant que président de la Diaspora congolaise de Partout (Diascopa), je plains le gouvernement congolais qui a exclu la diaspora du processus électoral alors que c'est nous, congolais de l'étranger, qui sommes une force économique et sociale incontournable à travers les transferts de fond que nous effectuons quotidiennement en direction de la RDC afin de subvenir aux besoins de nos frères et sœurs restés en RDC. Les automobiles d'occasions que nous envoyons au pays assurent le transport ; les Congolais de l'étranger construisent des hôpitaux et autres centres médicaux, à l'exemple de notre compatriote MUTUMBO DIKEMBE. Même sur le plan sportif, les Congolais de l'étranger évoluant dans des clubs professionnels occidentaux apportent la victoire à l'équipe nationale de football les léopards... mais voilà comment les décideurs de notre pays nous paient en monnaies de singe. C'est par frustration que vous entendez de fois comment certaines autorités du pays sont menacées en occident. On se sent abandonnés à nous-même.
L.P. : Que préconisez-vous alors pour un atterrissage en douceur de cette transition?
S.W.: En ce qui concerne l atterrissage en douceur du processus électoral, je donne raison à L'Udps et son leader charismatique Etienne Tshisekedi, car une fois de plus l avenir va leur donner raison. Tshisekedi avait demandé les concertations en vue de requalifier le processus électoral en cours, il n'a pas été écouté par mauvaise foi de certains acteurs politiques qui n'ont aucune responsabilité morale dans notre pays. Nous avons tous vécu les malheureux incidents qui se sont produits entre le président sortant Joseph Kabila et son challenger Jean-pierre Bemba. C'est un indice de ce qui se prépare de part et d'autres. J'ai peur et je prie chaque jour afin que Dieu seul puisse maintenir la paix au Congo, car une guerre dans la capitale n'est pas à écarter quel que soit le vainqueur, il y a actuellement pleins de cache d armes à Kinshasa. Je prie pour que l'ETERNEL PUISSE éloigner cette coupe du Congo. Ce peuple a trop souffert, après 32 ans de tyrannie de Mobutu, mon peuple est devenu une victime agonisante prête à être achever une fois pour toute par ses ennemis aux yeux impuissants et peut-être complice de la communauté internationale. Je n'ai pas de considération à ce processus électoral. Pour moi la RDC ne connaît toujours pas encore ses vraies élections 46 ans après son indépendance. Les vraies élections arriveront lorsque les vrais fils et filles du noble Congo avec leurs propres moyens organiseront eux-mêmes les élections non seulement libres, démocratiques et transparents mais surtout égalitaires et inclusives.
L.P. : Pour finir, quels sont les projets à court délai de votre organisation, la Diascopa ?
S.W. : Je compte descendre au pays très bientôt dans le cadre des activités de la Diascopa. Nous comptons distribuer les trousses de premiers soins de santé dans quelques établissements scolaires situés dans des quartiers défavorisés du Congo. Ce serait l'occasion pour moi de rencontrer les différentes personnalités du monde politique congolais afin de les expliquer le rôle majeur que la diaspora joue. Je vais leur faire-part de nos préoccupations, nos frustrations car tant que le Congo sera dirigé par les mauvais élèves de la bonne gouvernance, c'est nous autres de la diaspora qui subissons les conséquences. Nous voulons le rétablissement de l éthique administrative et la réhabilitation de la moralité dans la gestion de la chose publique. Si par exemple un Congolais de la diaspora envoyait 100 dollars chaque mois à sa famille, avec la bonne gouvernance c'est-à-dire si on payait les agents de l Etat régulièrement leur salaire, on pourra réduire de moitié et commencer à envoyer 50 dollars. Ainsi, nos enfants aussi ici en occident vont profiter de 50 autres. Nous privons de fois nos femmes et enfants ici pour satisfaire nos frères et sœurs dans la misère au Congo. SI LES GOUVERNANTS CONGOLAIS NE SONT PAS CAPABLES DE S'OCCUPER DE NOS FRERES ET SOEURS RESTES AU PAYS AVEC DIGNITE, CROYEZ-MOI NOUS CONGOLAIS DE L'ETRANGER SOMMES PRETS A JOUER CE ROLE !
L.P. : De quelle manière…
S.W. : Seul le proche avenir nous le dira, ce n'est qu'un avertissement…Comprenne qui pourra !
2006-10-06
2006-10-06
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