04 novembre 2006

RDCONGO: Election présidentielle, Joseph Kabila président sortant serait en difficulté selon la guerre des chiffres et les dernières nouvelles.

Ceux d’entre-nous qui ont suivi et lu les dépêchés de médias occidentaux le 29 octobre étaient frappés par une constante puérile.Ces médias rapportaient tous, avec une jouissance non dissimulée, que la forte pluie qui s’était abattue depuis les petites heures sur Kinshasa et une partie de l’Ouest du pays avait pour conséquence un fort taux d’abstention dans la capitale.Abstention préjudiciable au Candidat Bemba, laissaient-ils entendre insidieusement.
Puis vint le jour et là tout le monde se rendit compte que la réalité était tout autre, à cause certainement de l’adage qui veut « qu’après la pluie, c’est le beau temps ». Non seulement les kinois s’étaient mobilisés comme un seul homme mais le Bandundu, l’Equateur, le Bas-Congo avaient, en nombre, répondu présents à l’appel des urnes.
Mais cette réalité en cacher une autre, plus difficile à digérer par la communauté des hommes qui aiment le Congo mais pas les congolais : Les deux Kasaï s’étaient également rendus massivement aux urnes. Et comme un malheur n’arrive jamais seul en pareilles circonstances, cette même communauté découvrit avec horreur, stupéfaction et consternation qu’en fait d’abstention, c’est l’Est, le soit disant fief traditionnel de Kabila, qui se tapait la palme d’or avec le taux d’abstention le plus élevé, que l’effet Gizenga n’avait pas eu lieu et que Nzanga Mobutu avait été plus utile à son beau-frère Bemba qu’au « nationaliste » Kabila.
En clair, la pluie de ce dimanche 29 octobre, comme toutes les pluies dans les grandes circonstances africaines, était une bénédiction pour le Congo car elle annonçait une bonne nouvelle : Kabila avait perdu les élections.
Devant cette déconvenue, il ne restait plus qu’à ces médias occidentaux, que nous n’avons jamais hésité à qualifier de médias de la haine, à faire contre mauvaise fortune bon cœur. Pas dès lors étonnant qu’ils s’emploient désormais, méthodiquement et psychologiquement, à nous faire croire qu’ils ont toujours fait preuve d’impartialité et de professionnalisme dans leur traitement de l’information concernant notre pays. C’est donc sans vergogne et toute honte bue, pensant naïvement qu’ils peuvent constamment berner les congolais qu’ils écrivent que les deux candidats sont au coude à coude, que les scores sont serrés, que le report de voix arithmétiquement escompté du transfuge de Gizenga et de Nzanga Mobutu dans le camp du transporteur d’œufs de famille modeste n’a pas été automatique, que Bemba pourrait l’emporter et divine surprise, Colette Braeckman, chantre du Kabilisme intégral va plus loin lorsqu’elle exprime ses craintes de ne pas voir Kabila élu alors que la RTBF (radio francophone belge) n’exclut plus un « renversement de tendance en faveur de Bemba » .Cette nouvelle sollicitude pour la cause congolaise, doublée d’une hypocrisie sans nom ne trompe personne.Ces médias n’ont pas renoncé à la mission qui leur a été dévolue, celle de faire Kabila président.
Leur bataille est une guerre d’arrière garde car les congolais savent au jour d’aujourd’hui que seul un tripatouillage de résultats par le bon abbé Malu Malu peut sauver Kabila, qui a déjà perdu dans les esprits de « ses compatriotes » la guerre des chiffres en attendant de perdre tout simplement ce pouvoir qu’il usurpe, selon les patriotes congolais, depuis bientôt plus de cinq ans maintenant.
Jean-Eric B.

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